Daimler et BAIC vont investir 1,5 milliard en Chine

Le groupe automobile allemand Daimler et le constructeur chinois BAIC, son partenaire dans le pays, vont investir 1,5 milliard d'euros dans une usine de véhicules Mercedes-Benz en Chine, spécialisée dans la production de voitures électriques, a annoncé BAIC.

Cette annonce intervient alors que le groupe industriel chinois Geely, détenu par le milliardaire Li Shufu, est devenu vendredi le premier actionnaire de Daimler, en montant à son capital à hauteur de 9,69%.

Mais le partenaire-clé de Daimler en Chine, le premier marché automobile mondial, est depuis environ deux décennies le groupe étatique BAIC Motor, 5e constructeur du pays.

Daimler et BAIC vont investir de concert "plus de 11,9 milliards de yuans" (1,52 milliard d'euros) pour construire une nouvelle usine, pilotée par leur coentreprise locale Beijing Benz, selon un communiqué boursier de BAIC transmis au cours du week-end.

"La nouvelle usine produira divers modèles de (la marque) Mercedes-Benz, dont des véhicules à énergie nouvelle", c'est-à-dire hybrides ou électriques, précise-t-il.

Une façon pour Daimler de muscler son offre de véhicules verts: dès 2019, tous les constructeurs en Chine seront soumis à d'ambitieux quotas de ventes de "véhicules à énergie nouvelle" calculés selon un système complexe de crédits.

Dans ce domaine, Daimler s'est déjà associé au constructeur BYD, spécialiste chinois de la voiture électrique, avec lequel il produit des véhicules propres dans le cadre de leur coentreprise Denza.

Aiguillonnés par la perspective des quotas, les autres grands constructeurs mondiaux musclent leurs investissements dans l'électrique en Chine, certains établissant même de nouvelles joint-ventures sur ce créneau.

L'allemand Volkswagen et ses partenaires locaux ont ainsi annoncé leur intention d'investir plus de 10 milliards d'euros en Chine d'ici 2025 pour le développement de véhicules verts.

Sur les 2,81 millions de véhicules vendus en Chine en janvier, ceux "à énergie nouvelle" ne représentaient qu'une goutte d'eau (38.470 unités), mais leurs ventes ont été multipliées par cinq en l'espace d'un an.

De son côté, Daimler avait annoncé la semaine dernière vouloir renforcer son positionnement dans l'utilitaire électrique, avec un investissement de 2,6 milliards d'euros sur deux ans dans sa division poids lourds.

Geely lorgne pour sa part sur le développement de ses propres activités automobiles en Europe, où il a déjà racheté le suédois Volvo Cars et mis un pied dans la production de camions en devenant récemment le premier actionnaire d'AB Volvo, numéro deux mondial des poids lourds.

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