"On a reçu des messages de la direction, on ne travaille pas demain (lundi)", a déclaré à l'AFP David Dubois, secrétaire général CGT à Douai, confirmant une information de France Bleu Nord.
"C'est inquiétant de voir que les pirates informatiques arrivent à toucher l'enceinte de l'usine propre, ça fait peur", a-t-il ajouté.
Les syndicats ont été alertés aux alentours de midi par la direction.
"La direction a demandé aux syndicats de faire passer le message que demain on ne travaille pas à cause de l'attaque des hackers. Il y a des robots et des ordinateurs déprogrammés. Tout le personnel est stupéfait", a également expliqué Dominique Duquenne, délégué du personnel (Sud).
"Ils sont en train de tout remettre en place et logiquement mardi il ne devrait plus y avoir de soucis", a poursuivi ce responsable syndical.
L'usine de Douai compte près de 5.500 employés (3.700 CDI et 1.800 intérimaires) et produit les Talisman, Scenic et Espace. Créée en 1970, elle occupe une superficie de 350 hectares, d'après le site internet de la marque au losange. Environ 800 véhicules sortent chaque jour des chaînes, d'après Force ouvrière.
"L'usine est à l'arrêt mais le département emboutissage et la gare routière devraient fonctionner. Mais les salariés qui viendront travailler demain, par rapport au volume global, c'est microscopique", a dit Frédéric Gallet, secrétaire général Force ouvrière (FO).
Contactée par l'AFP, la direction de Renault n'était pas en mesure de répondre aux sollicitations.
Cette attaque informatique sans précédent, survenue vendredi dans plusieurs dizaines de pays dans le monde, a obligé le constructeur automobile français et ses partenaires à stopper des chaînes de montages, en France et à l'étranger.
L'usine de Sandouville (Seine-Maritime), qui emploie 3.400 salariés et produit des utilitaires, essentiellement des Renault Trafic, à raison de 640 véhicules par jour, a notamment été touchée, selon des sources concordantes.
"Nous sommes impactés par cette cyberattaque, la production de nuit a été touchée mais heureusement ce week-end il n'y avait pas de production complète prévue, seulement une production marginale", a expliqué à l'AFP le responsable communication de l'usine.
"Toutes les équipes techniques sont sur place pour faire un diagnostic, procéder à une analyse technologique et engager une action pour reprendre la production au plus vite", a ajouté ce responsable, évoquant un redémarrage de l'usine "lundi matin".
Une usine d'une filiale de Renault en Slovénie, la société Revoz, a également été touchée. "Des problèmes ont affecté une partie du système informatique", a expliqué une porte-parole de l'entreprise à l'AFP. La production dans l'usine de Novo Mesto a été suspendue, a-t-elle précisé.
En Roumanie, "une partie de la production de l'usine Dacia (détenu par Renault, ndlr) à Mioveni a été affectée (...) et de nombreux employés ont été renvoyés chez eux samedi matin", selon un communiqué. L'usine britannique de Sunderland du constructeur japonais Nissan, partenaire de la marque au losange, a également été mise à l'arrêt, d'après une porte-parole du groupe.
Des ordinateurs dans au moins 150 pays ont été touchés depuis vendredi par une attaque informatique "sans précédent", affectant le fonctionnement de nombreuses entreprises et organisations.
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