Covoiturage/VTC: Citygo doit cesser "toute pratique illégale"

Le ministère des Transports a annoncé mardi avoir demandé à l'application de covoiturage Citygo "de faire cesser toute pratique illégale" sur son site, alors que des chauffeurs VTC jugent que ce service introduit une forme de concurrence déloyale.

"Le directeur de cabinet de la ministre a mis en demeure par voie écrite le dirigeant de Citygo de faire cesser toute pratique illégale sur son application", souligne le ministère.

Selon ce communiqué, il lui a été rappelé que la définition du covoiturage répond à des critères précis: "déplacement effectué par le conducteur pour son compte propre", "prix du voyage n'excédant pas le barème kilométrique et divisé par le nombre de voyageurs", "conducteur payant lui aussi une part du prix du carburant et du péage occasionné par le trajet". Or des chauffeurs VTC reprochent à des conducteurs utilisant Citygo de multiplier les trajets et les parcours, au risque de transformer le covoiturage en une activité de transport de personnes.

"Tout conducteur qui dépasserait le cadre du covoiturage serait passible de sanctions" et "en tant qu'opérateur de mise en relation, le dirigeant de cette application serait lui aussi passible de sanctions pénales", prévient le ministère. Il ajoute qu'il sera "extrêmement vigilant à ce qu'il soit mis fin sans délai à toute pratique qui serait illégale, suite à cette mise en demeure très claire".

Lundi, une cinquantaine de chauffeurs VTC avaient manifesté à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) devant le siège de Citygo, dont ils avaient rencontré le responsable, Patrick Robinson. Celui-ci "s'est engagé à arrêter l'application le temps de bien recentrer l'activité sur le covoiturage", a rapporté à l'AFP l'un des organisateurs de la manifestation, Michaël Cussy (FO Capa-VTC).

Mardi matin, 180 à 200 chauffeurs VTC se sont rassemblés place Dauphine à Paris, selon leurs syndicats FO Capa-VTC et CFDT. Observant en même temps un mouvement de grève, ils entendaient se diriger dans la journée vers Bercy en traversant Paris via l'Assemblée nationale et le ministère des Transports, situé boulevard Saint-Germain.

Ces chauffeurs VTC demandent en particulier le renforcement de la lutte contre les plateformes illégales et les fausses cartes VTC, la fixation d'un tarif minimum et la détaxation des carburants.

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