Coronavirus: rassemblements annulés, Bourses explosées

La France a annoncé samedi l'annulation de tous les rassemblements en milieu fermé de plus de 5.000 personnes pour tenter d'enrayer la progression du coronavirus, qui s'est encore intensifiée en Corée du Sud et secoue l'économie internationale.

L'épidémie, qui approche des 3.000 morts pour près de 86.000 cas - dont quelque 79.000 cas pour 2.835 décès en Chine - a fait plonger les marchés financiers à l'un de leurs plus bas niveaux depuis la crise financière de 2008-2009, à l'origine d'une récession de l'économie mondiale.

La Corée du Sud, deuxième pays le plus touché, après la Chine, où l'épidémie s'est déclarée en décembre, a recensé samedi 813 cas supplémentaires, la plus forte hausse quotidienne jusqu'à présent, pour un total de 3.150 contaminations, dont 17 morts.

Autre signe inquiétant, le pays a enregistré son premier cas de recontamination: une femme de 73 ans testée positive au virus après en avoir guéri.

Si en Chine, le nombre de contaminations continue de diminuer grâce aux mesures de quarantaine visant plus de 50 millions de personnes, d'autres pays deviennent à leur tour des sources régionales de propagation du Covid-19, au premier rang desquels la Corée du Sud, l'Italie et l'Iran.

En Europe, la France, frontalière de l'Italie, principal foyer de l'épidémie sur le continent, a annulé tous les "rassemblements de plus de 5.000 personnes" en milieu fermé, comme la dernière journée du Salon de l'agriculture dimanche.

La décision s'applique aussi à certains événements en extérieur, comme le semi-marathon de Paris le même jour, mais pas aux matchs de football.

L'Italie, qui a dépassé le millier de cas de contamination dont 29 morts (huit ces dernières 24 heures), a pris des mesures drastiques, comme la fermeture des écoles, l'annulation d'événements sportifs ou culturels, y compris le report ce week-end de cinq matches de championnat de football, et la mise en quarantaine depuis une semaine de 11 communes du Nord, poumon économique du pays.

 

Bilan contesté en Iran

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a porté vendredi à "très élevé" le niveau de la menace et appelé tous les pays encore épargnés à se préparer à l'arrivée du Covid-19, avertissant : se croire à l'abri de la maladie serait une "erreur fatale".

Une mise en garde confortée par les annonces quotidiennes de nouveaux pays ou régions affectés.

Après le Brésil et le Mexique qui ont, respectivement, un et trois cas de contamination, un nouveau pays d'Amérique latine a été touché samedi : l'Equateur. La patiente est une septuagénaire équatorienne qui revenait d'Espagne et était déjà atteinte d'autres maladies, ont annoncé les autorités sanitaires.

Le Nigeria est également devenu le premier pays d'Afrique subsaharienne officiellement atteint, avec un premier cas, un Italien revenu de Milan (nord de l'Italie) le 25 février.

Téhéran a fait état samedi de neuf nouveaux décès, portant le bilan officiel à 43 morts. Auparavant, la radio BBC Persian, citant des sources hospitalières, avait fait état d'un bilan d'au moins 210 morts, très supérieur aux statistiques officielles.

Le ministère de la Santé a démenti ce bilan, protestant de "la transparence exemplaire de l'Iran dans la publication d'informations sur le coronavirus".

L'Arabie saoudite voisine, qui avait déjà suspendu l'entrée des pèlerins se rendant à La Mecque, a interdit aux ressortissants des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) d'entrer dans ses villes saintes de La Mecque et Médine (ouest).

L'un de ces pays, le Qatar, a annoncé samedi un premier cas, un de ses ressortissants de retour d'Iran.

 

Annulations en série

Aux Etats-Unis, quatre cas distincts de contamination au Covid-19 d'origine inconnue ont été confirmés. Plus de 60 patients infectés y ont été recensés sans aucun mort à déplorer.

Washington a reporté sine die un sommet avec l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) qui devait se tenir en mars à Las Vegas, par crainte de l'épidémie.

A New York, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a affirmé que ce n'était "pas le moment de paniquer mais de se préparer pleinement" à contenir la propagation du coronavirus.

Dans cette incertitude, les Bourses ont dégringolé vendredi, enregistrant des pertes oscillant entre 3% et 5%. La Bourse de New York a connu une semaine noire, avec un Dow Jones en baisse de plus de 12% sur les cinq derniers jours.

Les marchés financiers connaissent une de leurs pires semaines depuis la crise financière de 2008-2009, qui avait plongé l'économie mondiale dans la récession.

A Genève, c'est le Salon de l'automobile, un rendez-vous majeur du secteur, qui a été annulé, puis le symposium annuel de l'Agence mondiale antidopage (AMA) prévu à Lausanne. A Berlin, le Salon international du tourisme prévu du 4 au 8 mars a également été annulé.

Une donnée toutefois encourageante sur le plan médical: sur plus de 85.000 personnes contaminées dans le monde, près de 40.000 sont déjà guéries, selon un décompte effectué par l'Université Johns Hopkins, aux Etats-Unis, qui compile des informations de l'OMS et des autorités sanitaires de chaque pays.

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