Coronavirus: la production auto chinoise devrait chuter de 30% au 1T (Continental)

La production automobile chinoise va baisser d'au moins 30% au premier trimestre sous l'effet du coronavirus et du ralentissement conjoncturel généralisé, a estimé jeudi le deuxième équipementier mondial Continental, qui étudie des mesures d'économies supplémentaires.

La production mondiale des trois premiers mois devrait reculer de plus de 10%, sachant que "la majorité de cette baisse est causée" par la chute en Chine, a expliqué son patron, Elmar Degenhart.

"Une grande partie, au moins trois quarts" de ce recul est imputable à l'épidémie du Covid-19 qui se propage dans le monde, a-t-il ajouté.

Sur l'année, la production devrait baisser entre 2% et 5%, alors que lors de ses résultats du troisième trimestre, Continental avait encore évoqué une production stable ou en légère baisse.

L'évolution du marché "a atteint la dimension des années de crise 2008 et 2009", a-t-il dit.

Alors que "la situation devrait se calmer au deuxième trimestre" avec un "retour à la normale de la Chine", évaluer d'éventuels "effets de rattrapage" de la production est "de la pure spéculation", a expliqué M. Degenhart.

Sur l'année passée, l'équipementier a affiché une perte nette de 1,2 milliard d'euros en 2019 en raison d'une dépréciation comptable de certains actifs "sans effet" sur la trésorerie.

Le bénéfice opérationnel Ebit ajusté a toutefois également baissé à 3,2 milliards d'euros, contre 4,1 milliards en 2018, alors que le chiffre d'affaires est resté quasi-stable.

"Le résultat n'est pas satisfaisant, notamment pour la branche automobile" de l'entreprise, a expliqué M. Degenhart.

A la Bourse de Francfort, le titre était en forte baisse de 10,04% à 86,55 euros dans un Dax en recul de 0,95%.

Visant 500 millions d'économies annuelles dès 2023, l'équipementier a déjà annoncé un programme d'économies incluant des milliers de suppressions d'emplois.

Continental va notamment abandonner la fabrication de composantes hydrauliques pour moteurs diesel et essence, de moins en moins populaires alors que l'industrie automobile se tourne vers l'électrique.

"Depuis l'annonce de notre restructuration en 2019, la situation s'est détériorée", a noté M. Degenhart. "La reprise conjoncturelle espérée va encore être retardée."

Ainsi, le groupe va "évaluer comment nous pouvons réagir avec des mesures supplémentaires au delà de notre programme actuel à l'environnement détérioré", a-t-il expliqué.

Cette évaluation devrait être achevée "en mai 2020", précise Continental.

Malgré les incertitudes, le groupe maintient l'objectif d'une mise en Bourse de sa division transmissions Vitesco dès cette année.

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