Coronavirus: la FNA au secours des stations-service

La FNA alertait ce début de semaine sur la situation dramatique dans laquelle se trouve le réseau des stations-service traditionnelles. L’organisation professionnelle propose aux pouvoirs publics 3 mesures immédiates pour venir au secours des entreprises.

Des entreprises fragilisées avant même la crise sanitaire

La disparition des détaillants en carburants sur le territoire est depuis des années très préoccupante. La FNA sensibilise très régulièrement les pouvoirs publics au niveau national et régional sur la désertification de la distribution de carburant en France. Ce phénomène pénalise des millions d’automobilistes et tout particulièrement les consommateurs ruraux et péri-urbains pour lesquels il n’existe aucune alternative crédible aux déplacements automobiles. Plusieurs raisons à cela :

  • La concurrence de la grande distribution
  • Les mises aux normes environnementales très lourdes
  • La disparition du seul fonds dédié à enrailler la désertification (CPDC[1]) qui a achevé toute forme de soutien à ce réseau.

 

Une priorité nationale pour les générations futures et pour la mobilité des français

Dans beaucoup de régions sinistrées où les commerces de proximité ont fermé les uns après les autres, la station-service est souvent devenue l’ultime point de ravitaillement en produits de première nécessité assurant de fait un service public vital pour ces territoires ruraux.

Pendant le Covid-19, avec 80% de chiffres d’affaires en moins, nombre de ces stations sont menacées. Il faut comprendre que la marge sur le carburant est minime (en temps normal environ 0.8 centime le litre) et la chute historique du prix du carburant n’arrange rien.

La FNA qui représente les stations-service traditionnelles notamment rurales demande en urgence trois mesures de sauvegarde :

 

  • Un Fonds de solidarité dédié
    Ces stations-service sont éligibles au fonds de solidarité mais le critère du chiffre d’affaires est trop bas. Il conviendrait de leur appliquer un chiffre d’affaires hors TICPE de 1 millions d’euros. Par ailleurs, pour les stations de maillage[2], exclure également le chiffre d’affaires généré par les autres activités de l’entreprise, qui peuvent biaiser le calcul alors qu’elles sont vitales pour leur territoire.
     
  • Livraison de carburants
    La FNA a connaissance de stations-service qui se voient opposer un refus de livraison en raison d’impayés imputables à la crise sanitaire. Il conviendrait de prévoir qu’aucune livraison ne puisse être refusée pendant la période juridiquement protégée, même si l’UFIP a confirmé décourager ces pratiques.
     
  • Réactivation du FISAC Stations-service
    Nous attendons enfin un engagement de l’État en faveur de la réactivation d’un fonds dédié aux stations-service pour les inscrire dans le plan de relance de la mobilité des français qui serait inexistante sans station-service. Les équipes du FISAC ont une vraie expertise de ce métier, ayant déjà assumé la liquidation du CPDC, le seul fonds exclusivement dédié aux stations traditionnelles, et, elles pourraient, aux côtés des organisations professionnelles représentatives, subventionner des travaux de diversification (bornes de recharge, espace d’autopartage, E85 ….) ou de  mises aux normes environnementales voire de  sécurité, rendues insoutenables du fait de cette crise.

Ce dernier point, que nous considérons comme essentiel, éviterait des fermetures définitives et l’explosion de friches d’activités  à l’abandon, sans parler des drames humains des exploitants..

[1] Comité Professionnel de la Distribution de Carburants

[2] Point de vente situé dans une zone où la première station concurrente est déjà dans un rayon à plus de 10 kilomètres.