COP21: le PDG de Tesla plaide pour une taxe carbone

Le PDG de l'entreprise américaine de voitures électriques Tesla, Elon Musk, a plaidé mercredi pour l'imposition d'une taxe carbone, pour accélérer la sortie selon lui inéluctable des énergies fossiles.

M. Musk, qui intervenait devant des étudiants à l'université Paris-I Panthéon Sorbonne en marge des travaux de la conférence internationale sur le climat COP21, a redit son souhait de voir une telle taxe être instaurée "graduellement"

"Je pense que la chose à faire est de l'appliquer graduellement, parce qu'il serait déraisonnable de s'attendre à ce que les entreprises pétrolières changent immédiatement, il y a trop d'infrastructures, trop d'inertie", a affirmé M. Musk, apôtre de l'énergie solaire, de la mobilité électrique et d'une optimisation des réseaux par des batteries-relais.

"La bonne idée serait de démarrer à petite échelle et ensuite d'augmenter (la taxe carbone) chaque année", a-t-il développé. Quant à savoir jusqu'à quel niveau, il a répondu: "on l'augmentera jusqu'à ce qu'il y ait du changement".

Et à ceux qui s'inquièteraient du coût d'une telle mesure pour l'économie, M. Musk a rétorqué: "quelle est la valeur de la perte de 5 à 10% des terres émergées, et le déplacement de près d'un tiers de la population du monde" par la montée des eaux si le réchauffement climatique n'est pas enrayé?

M. Musk a prévenu que les discussions en cours à Paris définiraient la rapidité avec laquelle une transition vers les énergies "décarbonées" aurait lieu. Si rien n'est fait, cette transition aura lieu contrainte et forcée, après épuisement des ressources fossiles, a-t-il remarqué, en appelant à l'anticiper.

Mais quoi qu'il arrive, "ce sera une transition très lente", a prévenu M. Musk. "Même si les gouvernements prennent des mesures fortes dans la foulée des négociations de Paris, je pense que cette transition aura lieu sur des décennies".

Sur les résultats attendus des négociations de la COP21, M. Musk a affirmé avoir "un bon pressentiment", en rappelant l'échec du sommet sur le climat de Copenhague en 2009.

"Dans le cas de Paris, je pense qu'il y aura des mouvements dans le bon sens, la question est de quelle magnitude. Il faut que nous envoyions aux négociateurs, aux politiques, le message que cette fois-ci, il faut que quelque chose change", a-t-il lancé.

tq/cb/jpr

© 2015AFP