Contrôle technique : l'association Respire porte plainte contre la Fédération des motards de France

Le directeur de l'association environnementale Respire a porté plainte contre la Fédération des motards de France, après avoir reçu des "injures" en raison de son engagement pour le retour du contrôle technique des deux-roues, a indiqué mercredi son avocat à l'AFP.

Le Conseil d'État a rétabli fin octobre l'instauration de ce contrôle technique imposé par l'Union européenne pour protéger la sécurité des motards, mais aussi l'environnement et les riverains. L'application de cette mesure était prévue début 2023 avant son annulation par le gouvernement.

Tony Renucci, directeur d'une des trois associations qui demandaient ce contrôle devant le Conseil d'État, a alors été "victime d'une campagne de cyber-harcèlement de la part de certains motards sur ses réseaux sociaux: insultes racistes, injures publiques, incitation à la haine et menaces de mort", avait indiqué Respire mi-novembre.

L'avocat de M. Renucci, maître Guillaume Teboul, a indiqué à l'AFP avoir porté plainte mardi pour "injure" contre la directrice de la publication de la page Facebook de la Fédération des motards de France.

M. Renucci y avait été qualifié de "terroriste de l'écologie radicale", dans une publication supprimée depuis. Le directeur de l'association avait également fait l'objet de nombreuses injures racistes, publiées sous pseudonyme sur les réseaux sociaux.

"Ces dérives nuisent à notre image, on les regrette", a indiqué à l'AFP Julien Guaquier, administrateur de la Fédération des motards. "On convoquera les personnes responsables de cette publication (...) On a des adhérents et motards non-adhérents très en colère, et ça peut déborder sur des insultes", concède-t-il.

De nombreux motards sont vent debout contre le contrôle technique, une mesure coûteuse et inutile selon eux, mais déjà appliquée dans de nombreux pays européens.

La fédération prône la mise en place d'une "simple attestation, sans faire passer de visite technique".

Le ministère des Transports veut quant à lui mettre en place le contrôle avant l'été 2023 et mène une série de consultations, avec les associations écologistes mais aussi les associations de motards et les réseaux de contrôle technique.

Selon une note transmise aux directions régionales de l'équipement (DREAL), en charge de mettre ce contrôle en place, ce pourrait être dans un premier temps "un contrôle technique simplifié avec une diminution significative des points de contrôle" par rapport à celui des voitures.

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