Contrat stratégique de la filière auto: le CNPA satisfait (+vidéo)

Le CNPA, avec ses partenaires représentatifs des services de l’automobile (ASAV, FNA) et de la distribution (FEDA), se félicitent du premier contrat stratégique du quinquennat, conclu ce mardi 22 mai entre la filière automobile et l’État. Ce contrat, plus ambitieux et équilibré que les précédents, détaille les engagements réciproques de la filière et des pouvoirs publics d’ici 2022, pour répondre aux transitions sociétales, écologiques et technologiques en cours.

Malgré des points qui restent à approfondir sur la prise en compte du client final, des parcs en circulation ou encore des usages de la mobilité, le CNPA estime que les engagements pris à travers ce contrat s'insèrent dans la logique posée par le "Pacte de mobilité" publié en 2016 et proposé comme feuille de route partagée avec les pouvoirs publics.

 

Le CNPA a donc décidé d'en être pleinement partie prenante, en lien étroit avec ses partenaires représentés précités, dans l'objectif de coopérer de manière constructive et exigeante.

 

DE GRANDS PRINCIPES ESSENTIELS…


En listant les transitions stratégiques que la filière doit engager dans l’industrie comme dans les services, ce contrat donne le cap que l’État et les acteurs de l’automobile devront suivre pour la durée du quinquennat.

Axé autour de quatre grandes thématiques (le développement du véhicule électrique et hydrogène, le développement du véhicule autonome, les compétences et la compétitivité de la filière), il fixe de premières méthodes de travail et pose de grands principes essentiels pour les entreprises comme les automobilistes, comme :

  • La neutralité technologique, pour atteindre des objectifs environnementaux ambitieux et sur lesquels la filière s’engage pleinement ;
  • Une visibilité à 5 ans des aides octroyées pour le renouvellement du parc ;
  • Le respect d’un délai de 5 ans entre l’adoption d’une nouvelle norme environnementale applicable à l’automobile et son entrée en vigueur effective.

 

…Y COMPRIS POUR LES SERVICES AUTOMOBILES

 

Le CNPA et ses partenaires se félicitent que la question de l’accès aux données des véhicules soit reconnue comme un axe essentiel à traiter pour le développement des services à la mobilité. Il était primordial que le contrat stratégique n’élude pas les travaux menés actuellement au niveau européen et auxquels contribuent directement les organisations professionnelles de l’aval de la filière afin de promouvoir un après-vente et des services connectés.

 

Les acteurs de la filière et l’État se sont par ailleurs engagés à mener une réflexion sur l’entretien à visée écologique des parcs, sans lequel il sera impossible d’atteindre les objectifs ambitieux en matière d’émissions, auxquels les pouvoirs publics et la filière ont souscris.

 

Il est également à noter un engagement de l’Etat à accentuer la lutte contre les chantiers illégaux qui font une concurrence déloyale aux centres véhicules hors d’usages agréés, lesquels contribuent directement à la performance d’une économie circulaire au sein de la filière.

 

DES COMPETENCES A ACCOMPAGNER

 

La transformation des compétences pour répondre aux défis posés par les transitions en cours fait partie des points fondamentaux du contrat. Le CNPA et ses partenaires représentatifs y apporteront toute leur contribution.

« Avec 14 000 nouveaux emplois à créer dans les 5 prochaines années et un turn-over naturel de 45 000 emplois par an, les services automobiles sont un vivier non négligeable de compétences qu’il faut continuer à accompagner. » déclare Francis Bartholomé, Président du CNPA.

 

Dans un contexte fortement marqué par la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage, l’État s’est engagé, par ce contrat, à soutenir les efforts de valorisation des métiers de l’automobile, pour l’industrie comme pour les services.

Un plan « Compétences Emplois » IV sera lancé pour les services automobiles, afin d’agir sur la formation initiale, la formation continue et la transformation des entreprises.

 

MAIS DES REALITES TRES CONTRASTEES

 

Cependant, au-delà de ces axes communs de coopération essentiels, le CNPA tient à rappeler que la filière présente aussi des réalités très contrastées.

 

Les entreprises des services de l’automobile, ETI, PME, TPE, ont des atouts importants à exploiter au service de la mobilité des Français, notamment au moyen du maillage dense qu’elles composent.

Celui-ci risque cependant d’être mis à mal sans un accompagnement spécifique de l’État sur les conditions de leur réussite : accès aux datas, adaptation au digital, sécurisation des actifs matériels et immatériels, aides à l'équipement, adaptation de la fiscalité… ceci s’insérant dans un contexte de dé-diésélisation dont il faut anticiper les conséquences, massives, d’un point de vue économique mais aussi social.

 

« Le client final doit être mieux pris en compte dans les travaux et les actions du comité stratégique de filière, ce à quoi s’emploiera le CNPA. L’accès à la mobilité responsable pour tous est une dimension à renforcer dans nos échanges avec l’État, nos parties prenantes industrielles et les associations de consommateurs pour les mois et années à venir. La politique environnementale ambitieuse ne doit pas exclure les populations pour lesquelles l’accès à la mobilité est une condition d’insertion sociale, de formation, et d’emplois » déclare Francis Bartholomé. 

 

UNE VISION PUBLIQUE TOUJOURS CENTREE SUR LE VEHICULE NEUF


Ainsi, concernant le diesel, les travaux publics auxquels le CNPA et ses partenaires représentatifs ont été associés, ne doivent pas s’arrêter à l’identification et l’accompagnement des sites industriels en difficulté, mais également évaluer les difficultés rencontrées par les entreprises des services et les solutions d’accompagnement à mettre en œuvre pour ces dernières comme pour l’automobiliste et les entreprises concernées.

 

« L’État doit s’engager sur une politique publique cohérente des parcs automobiles en circulation. Celle-ci est essentielle pour atteindre les objectifs de baisse d’émissions mais aussi pour sortir de politiques trop punitives qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins de mobilité des Français. On voit bien aujourd’hui que la question des parcs automobiles est encore beaucoup trop dépendante d’une vision centrée sur le véhicule neuf alors que 4 véhicules sur 5 vendus chaque année sont des véhicules d’occasion ! » reprend Francis Bartholomé.

 

UNE ETUDE PROSPECTIVE POUR LA RENTREE

 

Le CNPA va répondre dès septembre à un premier engagement du contrat de filière, en publiant une étude prospective, dont l'objectif principal sera de préparer les services de l'automobile aux transformations irréversibles à moyen / long terme et auxquelles leurs différents métiers sont d’ores et déjà confrontés.

Cette étude sera publiée à l’automne et présentée aux trois ministères signataires du contrat. Elle permettra de structurer les travaux du comité stratégique de filière autour d’un plan d’actions sur les services de l’automobile.

 
À propos du CNPA

Le Conseil National des Professions de l’Automobile représente la 5ème branche économique de France avec 140 000 entreprises de proximité et 400 000 emplois non délocalisables. Le CNPA défend l’intérêt général des services de l’automobile en animant une dynamique de filière et en développant une approche prospective sur des thèmes communs à tous les métiers de la mobilité tels que l’activité économique, l’emploi, les nouvelles technologies, le développement durable ou encore l’économie circulaire.