Continental veut céder sa division transmissions

L'équipementier automobile Continental a annoncé mardi vouloir se séparer de sa division transmissions par une mise en Bourse totale et prévenu que la dépréciation de certains actifs en raison d'un marché défavorable allait entrainer une perte en 2019.

La valorisation de ses activités châssis de voitures (Automotive), aménagement intérieur et transmissions, sera dépréciée d'"environ 2,5 milliards d'euros" au troisième trimestre de 2019, a annoncé le groupe dans un communiqué.

Ces écritures comptables, sans effet sur la trésorerie, reposent sur l'hypothèse que "la production mondiale de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers ne s'améliorera pas de manière significative au cours des cinq prochaines années (2020-2024)".

Par conséquent, Continental s'attend à enregistrer une perte d'exploitation (Ebit) et une perte nette pour le troisième trimestre écoulé, et une perte nette sur l'année.

L'équipementier s'attend toutefois à afficher des ventes et marges conformes aux attentes pour le troisième trimestre.

Le secteur automobile allemand traverse une période difficile, frappé de plein fouet par la guerre commerciale sino-américaine, les incertitudes autour du Brexit et le ralentissement conjoncturel qui en découle.

Par ailleurs, le directoire de Continental "a décidé de ne pas poursuivre les préparatifs en vue d'une éventuelle cotation partielle de Vitesco Technologies" (le nom donné à sa division transmissions) et vise au lieu de cela "une scission ("spin-off") de 100%" de celle-ci avec cotation ultérieure en Bourse.

Vitesco, en produisant des éléments clés des moteurs électriques, est présenté comme un acteur clé dans la transition du secteur automobile vers l'e-mobilité.

L'entité est valorisée entre 2 et 4 milliards d'euros, selon des analystes interrogés par l'AFP.

Vitesco "était continuellement moins performante que les autres divisions" de l'entreprise, a expliqué Jürgen Pieper, de la banque Metzler.

Une fois l'aval reçu du conseil de surveillance, le groupe prévoit de soumettre son projet de scission à son assemblée générale annuelle prévue fin avril 2020.

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une restructuration annoncée en juillet 2018, qui prévoit la séparation de Continental en trois entités: pneus (Rubber), châssis de voitures (Automotive) et, justement, Vitesco.

"Continental perd sa position dans les moteurs électriques, et celle-ci sera très compliquée à regagner", note M. Pieper, "mais il a en portefeuille beaucoup d'activités prometteuses" notamment liées à la conduite autonome, faisant que "l'aspect négatif ne pèse pas tant que ça".

La réorganisation en "holding" de Continental s'inspire d'autres conglomérats allemands, comme Thyssenkrupp qui cherche en ce moment à se séparer de sa lucrative division des ascenseurs, Siemens ou Bayer, également partisans de procéder à des séparations en leur sein.

A la Bourse de Francfort, Continental a fini la séance par un gain de 4,13% à 124,10 euros, dans un Dax en hausse de 0,05%.

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© 2019AFP