Continental dévisse après des prévisions prudentes

L'équipementier automobile allemand Continental dégringolait le 22 août à la Bourse de Francfort après avoir révisé à la baisse ses prévisions annuelles, évoquant "une hausse des coûts et une baisse des ventes".

Vers 13H20 GMT, le titre chutait de 13,73% à 159,55 euros, ramenant le Dax à l'équilibre et pesant sur les constructeurs automobiles Volkswagen (-2,64% à 137 euros), Daimler (-1,84% à 54,84 euros) et BMW (-1,53% à 81,66 euros).

Dans ce sillage, les principaux constructeurs automobiles cotés à la Bourse de Paris souffraient également: Valeo plongeait de 8,28% à 36,90 euros, Faurecia chutait de 5,53% à 50,90 euros, Michelin de 5,55% à 102,9 euros et Plastic Omnium de 4,22% à 34,02 euros, tandis que l'indice CAC 40 prenait 0,15%.

Continental, qui fabrique aussi bien des pneus, des pièces automobiles que des logiciels, n'attend plus que 46 milliards d'euros de recettes hors effets de change cette année, contre 47 milliards auparavant, a-t-il annoncé mercredi.

Sa marge opérationnelle ajustée (EBIT) devrait "dépasser 9%" sur l'exercice, contre "plus de 10%" attendus dans ses dernières prévisions dévoilées le 2 août.

Dans le détail, le chiffre d'affaires de la division Automotive (châssis, habitacles, sécurité et voiture autonome) devrait être de 28 milliards contre 28,5 attendus, avec une marge opérationnelle ajustée abaissée de 8,5% à 7% et amputée "par des requêtes en garantie".

Même réajustement pour la division Rubber (pneumatiques), avec "plus de 13%" de marge EBIT contre "plus de 14%" attendus, tandis que les nouveaux chiffres de la branche Powertrain (systèmes de transmission) seront communiqués ultérieurement.

L'annonce de Continental intervient dans un contexte d'incertitude pour le secteur automobile, entré dans "une phase d'essoufflement" d'après une étude de la banque Berenberg publiée mardi.

Après un cycle de croissance porté jusqu'en 2017 "par le crédit bon marché, la baisse des coûts, le sous-investissement et des changes favorables", ces facteurs tendent "à s'atténuer ou à s'inverser".

S'y ajoutent des inquiétudes spécifiques liées aux réglementations sur la pollution de l'air ou à la guerre commerciale, qui a par exemple poussé en juin Daimler à revoir à la baisse ses prévisions annuelles.

"Après de nombreuses années de solide croissance des bénéfices, le secteur se dirige sans doute vers une période prolongée de recul", pronostique Berenberg, pour qui le marché "sous-estime la détérioration".

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