Commission Royal : les hypothèses de Renault

Le constructeur automobile Renault, en difficultés depuis l'annonce jeudi de perquisitions et de dépassement des normes anti-pollution, affirme vendredi que ses véhicules neufs, lorsqu'ils sont vendus, répondent aux normes en vigueur. Les deux hypothèses de Renault: "c'est peut-être un vieux véhicule qui a été testé", ou "il peut également s'agir d'un véhicule qui a un problème"...

"Tous les véhicules neufs doivent être conformes à la norme Euro 6", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe Renault.

Cette norme anti-pollution est en vigueur depuis le 1er septembre 2014 pour les nouvelles homologations de voitures, et depuis le 1er septembre 2015 pour la vente des véhicules neufs. La précédente norme, Euro 5, datait de septembre 2009.

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait indiqué jeudi qu'un "dépassement de normes" pour le CO2 et les oxydes d'azote avait été relevé chez Renault et "plusieurs" marques étrangères, par les premiers résultats de l'enquête d'une commission technique indépendante.

Ces tests n'ont toutefois pas montré l'existence de logiciels fraudeurs, hormis chez Volkswagen.

Cette commission a été mise en place par le gouvernement après le scandale Volkswagen pour vérifier que les constructeurs n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels équivalents à ceux du numéro un mondial.

Renault a expliqué vendredi ce dépassement des normes par "deux hypothèses: c'est peut-être un vieux véhicule qui a été testé", et aurait donc été vendu avant l'entrée en vigueur de la norme Euro VI. Il peut également s'agir d'un véhicule qui a un problème.

En effet, "si les véhicules (neufs) ne répondent pas aux normes, ça n'est pas normal", a ajouté le porte-parole de Renault, indiquant qu'un tel défaut peut être, par exemple, à l'origine d'une campagne de rappel.

La première étape de l'enquête de la commission indépendante, qui portera à terme sur 100 véhicules, en concerne 22, de huit marques différentes: Renault, PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW.

Le groupe Renault a perdu jeudi jusqu'à 20% en Bourse, après la révélation par la CGT de perquisitions menées dans plusieurs de ses sites par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Ces perquisitions ne sont pas en lien avec l'enquête de la commission technique, a souligné Ségolène Royal, tandis que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a précisé que ses services ont procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" chez plusieurs constructeurs, dont Renault.

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