Commission "Royal" : Après Renault, Mercedes entendu...

Des représentants de Mercedes-Benz ont été à leur tour entendus jeudi par la commission technique mise en place par le gouvernement francais sur les émissions des diesel à la suite du scandale Volkswagen, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la filiale française du constructeur automobile.

Ces représentants, venus de France mais aussi du siège de la marque à Stuttgart (Allemagne), ont "discuté avec la commission des résultats des tests qui ont été menés sur deux de nos véhicules", a précisé cette porte-parole.

Des responsables de Renault avaient déjà été entendus le 18 janvier par la commission technique indépendante en raison de la mise en évidence de dépassements importants des émissions d'oxydes d'azote (NOx) en conduite réelle par rapport aux normes d'homologation.

Comme Renault, la porte-parole de Mercedes-Benz France a indiqué que "nous réfutons toute allégation selon laquelle nous aurions un logiciel permettant de détecter que l'on est sur un banc de test ou un logiciel de fraude".

Elle a refusé de s'exprimer sur le contenu des discussions avec la commission, "tant que la commission ne rend pas publics" les résultats des tests.

De source proche du dossier, des tests sur un véhicule Mercedes, un haut de gamme Classe S, ont mis en évidence d'importantes différences d'émissions entre le moment où "le moteur est froid et le moteur est chaud".

Selon cette source s'exprimant sous couvert de l'anonymat, les responsables de la firme allemande ont assuré qu'ils étaient "en train de travailler" au resserrement des émissions entre les phases de test et les conditions réelles de circulation, notamment dans la perspective de la mise en place de nouvelles normes européennes prévues en 2017.

Le 20 janvier, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait révélé que les tests mis en place par le gouvernement avaient montré que "d'autres marques" que Renault "dépassent les normes" anti-pollution. Le nom de Mercedes avait alors été évoqué par une autre source proche du dossier.

Selon la source qui s'est confiée jeudi à l'AFP, Ford et Opel sont également invités à s'expliquer devant la commission, qui se réunira à nouveau le 10 février.

Le scandale Volkswagen, une tricherie aux émissions des diesel pour franchir les normes d'homologation américaines, a éclaté en septembre dernier et provoqué une onde de choc dans le secteur automobile tout entier. En Europe, cette affaire a aussi contribué à mettre en lumière les disparités entre les normes d'homologation actuelles et les émissions en conditions réelles d'utilisation.

tq/arz

© 2016AFP