Classic Days les 27&26 juin : la fabuleuse Panhard 35 CV des records sera là

A édition exceptionnelle, voiture exceptionnelle ! Motul et la Cité de l'Automobile célèbrent les 130 ans de Panhard avec la venue de ce monstre sacré de l'histoire de l'automobile : l’impressionnante, Panhard 35 CV des records !

Née à une époque à laquelle l’industrie de masse dans l’automobile arrivait à maturité et où la Ford T ne séduisait plus les consommateurs qui voulaient des voitures à la mode, cette automobile est une révolution ! Le constructeur français a dépassé les limites pour créer un « monstre » chasseur de records aux mensurations hors-normes et donner à Panhard une légitimité sportive.

Nous sommes honorés et touchés, quand la Cité de l’Automobile accepte de nous offrir, le temps d’un week-end, cette pièce de collection !

La création d’autodromes un peu partout en Europe pendant l’entre-deux guerres, provoque chez les constructeurs l’envie de développer et pousser leurs automobiles afin d’établir des records de vitesse. Qui dit record de vitesse, dit gros moteurs, les véhicules construits à cette époque seront équipés de moteurs de 8 à 10 cylindres !! Ces records de vitesse sont très vite devenus la meilleure des publicités pour les constructeurs éloignés des compétitions automobiles.

Paul Panhard, récemment arrivé à la tête de la firme, souhaite développer l’image sportive de la marque et se lance dans cette quête des records, synonyme de retombées commerciales et de notoriété. Tous les moyens seront mis en œuvre afin de rendre ses véhicules compétitifs et obtenir des résultats.

Dès 1930, un grand intérêt pour ce type de voitures se manifeste chez nos amis anglais. Les gentlemen de l’époque raffolent de ces « monstres » de 8 litres et plus, et développent des courses courtes et même de pures tentatives de records.

Un vieil autodrome à Brookland est ainsi devenu le théâtre de rassemblements inoubliables de ces véhicules sur-vitaminés !

La Panhard 35 CV a donc été modifiée à l’initiative de l’un de ces amateurs, le Captain George Eyston qui fait dessiner une carrosserie profilée sur un châssis Panhard. Le visionnaire pense que correctement préparée, la Panhard est apte à couvrir 125 miles en une heure, soit 201,25 km. Pour atteindre cet objectif, le moteur est poussé à 290 CV avec un double allumage, les freins sur les roues avant sont supprimés et la surface aérodynamique a été réduite à la taille du panneau avant du radiateur.

En février 1934 à Montlhéry au volant de ce modèle unique et ce, après plusieurs tentatives, Eyston dépasse de loin son objectif de record, parcourant 214,64 km en 60 minutes ! Il enlèvera par la même occasion les records du monde des 100 miles et des 200 km. Eyston enlevait ainsi le record de l’heure considéré comme le « record-étalon automobile » au Comte Czaykowski qui, sur le circuit de l’Avus, le 5 mai 1933, avait réalisé 213,838 km/h sur une Bugatti 8 cylindres de 4,9 litres.
Le retentissement est grand, mais les records sont éphémères puisque, le 6 mars 1934, le record était porté à 217,110 km/h par l’Allemand H. Stuck von Villez. Ainsi, une vingtaine d’années plus tard, un bicylindre Panhard fait presque aussi bien en parcourant près de 202 km en une heure avec un moteur dix fois moins gros.
Panhard utilisera néanmoins beaucoup ce record pour sa communication.

Les records du monde de mai 1934 :
N’ayant pu conserver le record de l’heure, la marque doyenne décida de s’adjuger les records des 200 milles, 500 et 1000 km et plus spécialement des 3 et 6 heures, plus faciles à conserver.

Le 18 mai 1934, Après plusieurs modifications et quelques essais, la Panhard 35 cv des records reprend la piste pour une tentative officielle sur 3h et 6h.

Étant donné la fatigue d’une telle épreuve sur 6 heures pour un seul pilote sur un tel engin, Eyston devait être relayé après la quatrième heure par un autre pilote : Dudley Froy, associé d’Eyston.

La 8 cylindres prit le départ à 5h 56. Lors de la première heure elle couvrit 206, 454 km. A la fin de la seconde, la distance parcourue était de 408,518 km à 204,259 km/h de moyenne.
Eyston s’arrêta alors pour un ravitaillement qui ne dura pas plus de 1min 12s.

Après la 3ème heure, il avait parcouru 609,391 km et 813,596 km après la quatrième à une vitesse moyenne pour ces deux heures d’un peu plus de 203 km/h. A la suite d’un ravitaillement de 1min 11s, il passa le volant à Froy, qui passa les 1007,261 km lors de la 5ème heure à 201,404 km/h de moyenne et les 1205,239 km à 200,873 km/h pour la dernière heure, ces derniers comptant pour le Record du Monde des 6 heures.

Les deux pilotes ramenaient ainsi à Panhard et Levassor six nouveaux records du monde particulièrement enviés ! Un véritable exploit mécanique et humain pour l’époque !

La belle en avait terminé avec sa vie de « recordwoman ». Son repos était bien mérité.
Sensationnelle pour l’image de Panhard, la Panhard 35CV des records resta pendant longtemps exposée dans le magasin de la marque sur les Champs-Elysées et ce même pendant l’occupation.

Cette voiture était logée dans les usines Panhard, initialement confiée à l'Association des Amis de l'Histoire de l'Automobile (AAHA) et entreposée sur le circuit de Linas Montlhéry, avec l'espoir de créer un grand musée de l'automobile à Paris (1959).

Lorsque ce projet a été abandonné, le véhicule a été exposé à l'Autorama au château de la Grange de 1966 à 1970. À la fermeture de l'Autorama, il a été restitué à Panhard, avant de trouver une place de choix dans la collection Panhard et Levassor à la Cité de l'Automobile en 1983.