Chine: taxes réduites pour doper les ventes

La Chine va réduire de moitié la taxe sur les achats de petites voitures individuelles, dans l'espoir d'enrayer le violent ralentissement des ventes de véhicules dans le pays, premier marché automobile mondial... ce dont pourrait notamment bénéficier le constructeur allemand Volkswagen.

Les autorités vont ramener à 5% une taxe imposée sur les achats de voitures équipées de moteurs de 1,6 litre ou moins de cylindrée et pouvant accueillir moins de 10 passagers, a indiqué mercredi le ministère des Finances dans un communiqué.

Cette réduction --qui couvre la majeure partie des véhicules vendus-- sera effective à partir de jeudi, et sera maintenue jusqu'à la fin de 2016, a-t-il précisé.

Si la Chine reste de loin le premier marché automobile mondial, les ventes de véhicules y ont drastiquement fondu cette année.

Elles ont chuté en août de 3% sur un an, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), leur cinquième mois de repli consécutif. Elles avaient dégringolé de 7% en juillet.

Le secteur est miné par le durcissement des restrictions sur les immatriculations dans plusieurs métropoles, soucieuses de contenir pollution et engorgements de circulation, mais il subit surtout les répercussions du vif essoufflement économique du géant asiatique, la morosité de la conjoncture pesant sur les acheteurs potentiels.

Quelque 23,4 millions de véhicules avaient été vendus en Chine en 2014 selon la CAAM, en hausse d'environ 7%, soit une croissance moitié moindre que le bond de presque 14% enregistré en 2013.

Le gouvernement chinois avait déjà annoncé mardi qu'il comptait renforcer les mesures incitatives pour les véhicules à énergie alternative.

Une réduction similaire de cette taxe sur les achats de voitures avait été adoptée par Pékin en 2009, aux débuts de la crise financière mondiale, pour permettre au marché automobile d'y résister. La taxe avait été rétablie à son niveau initial en 2011.

Ce nouveau coup de pouce des autorités pourrait particulièrement profiter à Volkswagen, leader des constructeurs étrangers sur le marché chinois, où il a écoulé l'an dernier --via ses coentreprises locales-- quelque 3,67 millions de véhicules.

Le constructeur allemand, numéro un mondial, est dans la tourmente depuis la révélation qu'il a équipé quelque 11 millions de véhicules dans le monde d'un logiciel destiné à tromper les contrôles antipollution.

Le soutien de Pékin au secteur automobile s'inscrit dans le cadre de ses récents efforts de relance budgétaire, après de nombreux assouplissements monétaires, dans le but de stimuler l'activité.

Les autorités s'attendent pour 2015 à une croissance économique d'"environ 7%", ce qui serait la plus faible performance de la deuxième économie mondiale depuis un quart de siècle.

jug/ehl/sbo

© 2015AFP