Chine: prison à vie pour un ex-responsable d'une coentreprise de Volkswagen

Un ancien responsable d'une coentreprise du constructeur allemand Volkswagen en Chine a été condamné à une peine de prison à vie par la justice chinoise pour avoir touché l'équivalent de millions d'euros de pots-de-vin, ont rapporté des médias d'Etat.

Un tribunal de la province de Jilin (nord-est) a reconnu Shi Tao coupable d'avoir reçu quelque 33 millions de yuans (5 millions d'euros) de subsides illicites de la part d'annonceurs publicitaires et de concessionnaires, a indiqué le quotidien Shanghai Daily.

M. Shi était anciennement directeur général adjoint de la filiale ventes d'une coentreprise entre Volkswagen et le constructeur chinois FAW.

Il était à la tête d'un patrimoine immobilier estimé à presque 27 millions de yuans et comprenant des villas en plein Pékin, une fortune dont il s'est trouvé incapable de justifier la provenance, poursuivait le quotidien.

Ni le tribunal ni Volkswagen China étaient en mesure de répondre vendredi aux sollicitations de l'AFP.

Volkswagen est le partenaire de longue date de FAW --firme étatique originellement connue sous le nom de First Automotive Works et qui est désormais le 3e constructeur chinois en termes de ventes.

Cette condamnation de Shi Tao intervient alors que les autorités chinoises ont placé sous enquête Xu Jianyi, ancien président de FAW et ex-responsable du Parti communiste au sein du groupe, pour "graves infractions disciplinaires" --formule euphémique désignant des faits de corruption--.

Pékin avait récemment rappelé que les grandes sociétés étatiques ne seraient pas épargnées par la vaste campagne anticorruption menée tambour battant par le président Xi Jinping dans tout l'appareil du Parti.

Cela pourrait être un nouveau motif d'inquiétude pour les entreprises étrangères du secteur automobile, déjà touchées l'an dernier par de multiples enquêtes antimonopoles de la part des régulateurs chinois.

Malgré un vif ralentissement des ventes, la Chine, premier marché automobile mondial, reste cruciale pour les constructeurs internationaux, qui --associés à leurs partenaires locaux-- s'y taillent la part du lion.

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