Cenntro Motors: décision sur la liquidation aujourd'hui

Le tribunal de commerce de Lyon se prononcera vendredi sur la liquidation judiciaire de Cenntro Motors France, avec ou sans maintien d'activité, après le retrait de son repreneur sino-américain, Peter Wang, et l'arrivée d'une offre allemande de dernière minute.

A l'audience jeudi, le tribunal a examiné l'unique offre de reprise de cette ancienne usine de lave-linge FagorBrandt, basée à Lyon et reconvertie dans les véhicules électriques, de la part de la société Magnum Group spécialisée dans la mobilité électrique. Cette offre, reçue la veille par l'administrateur judiciaire, prévoit de conserver 50 des 382 salariés.

"Le tribunal décidera sur la validité de cette offre et sur les conséquences pour les salariés", a déclaré à la sortie de l'audience à huis clos Me Delphine Meillet, avocate du comité d'entreprise, tandis qu'une centaine de salariés étaient massés sur le parvis du palais de justice.

"C'est un projet qui va concerner tant les lignes de production des véhicules utilitaires électriques que les filtres industriels", a assuré pour sa part l'avocat représentant Magnum, Me Jérôme Clerc. Il s'est refusé à communiquer le montant de l'offre.

"Nous souhaitons une poursuite d'activité car s'il y a une liquidation sèche, c'est beaucoup moins intéressant et on avisera alors", a souligné Me Clerc. "Si l'on nous accorde une quinzaine de jours, on fera en sorte d'être en état à cette date."

Par ailleurs, les salariés ont demandé jeudi au tribunal de désigner un expert "pour lever l'opacité sur les conditions de la troisième déconfiture de cette société, les conditions de la reprise, la raison pour laquelle depuis un an et demi les salaires sont pris en charge par la collectivité publique alors que cette société est en inactivité totale", a expliqué l'avocate du CE. Le tribunal tranchera également ce point vendredi.

Selon Me Frédéric Dubernet, avocat représentant l'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), le fonds de garantie des salaires a déjà déboursé 800.000 euros dans cette affaire pour financer le chômage partiel des salariés et devrait prendre à sa charge l'essentiel des 10 millions d'euros d'indemnités en cas de licenciement de tout le personnel.

Mardi, les syndicats CGT et SUD de Cenntro Motors France avaient lancé un ultime appel pour éviter la liquidation judiciaire de l'entreprise basée dans le 7ème arrondissement de Lyon.

En juin 2014, le mystérieux Cenntro Motors Group Limited de Peter Wang, basé entre le Nevada, la Chine et les Iles Vierges britanniques, avait repris l'usine lyonnaise avec la bénédiction de Bercy mais la nouvelle production de véhicules électriques n'a jamais commencé.

© 2015AFP