A cause du scandale, Mitsubishi diffère ses résultats

Le groupe automobile japonais Mitsubishi Motors Corporation (MMC) a différé mercredi l'annonce de prévisions de résultats pour l'exercice 2016-17, faute de pouvoir évaluer à ce stade l'impact du scandale révélé il y a une semaine.

Le constructeur a avoué des manipulations de données sur plusieurs modèles de mini-voitures dans le but d'embellir leurs performances énergétiques. Et le problème pourrait s'étendre, alors que MMC a reconnu mardi avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans.

"Les estimations ont été reportées afin d'examiner avec précision l'impact" de cette affaire, a déclaré MMC dans un communiqué.

"Il est difficile de mesurer avec exactitude l'effet que ce problème aura sur nos ventes", a commenté le patron du groupe, Tetsuro Aikawa, lors d'une conférence de presse.

"Les commandes ont quasiment plongé de moitié au Japon" depuis ces révélations, a-t-il précisé, disant "ne pas avoir reçu d'informations à ce stade quant à l'impact sur les marchés étrangers".

Face à cette affaire désastreuse pour sa réputation, déjà ternie par des camouflages de défauts sur divers véhicules dans les années 2000, MMC est dans une bien mauvaise posture.

Avant même ce scandale, le constructeur a connu un exercice 2015-16 difficile.

Sur l'année écoulée, qui s'est achevée fin mars 2016, il a vu son bénéfice net chuter de 25%, à 89,1 milliards de yens (669 millions d'euros au taux retenu par le groupe), une baisse qui s'explique par les frais liés à l'arrêt de la production aux Etats-Unis.

Le bénéfice d'exploitation, qui n'a pas été affecté par cet élément, est pour sa part ressorti en hausse de 2%, à 138,4 milliards de yens, aidé par des réductions de coûts, mais le renforcement du yen en fin de période a pesé sur l'activité, a souligné le groupe.

Par ailleurs, si le chiffre d'affaires a augmenté de 4%, à 2.267,8 milliards de yens (17 milliards d'euros), les ventes en volume ont décliné d'autant, à 1,048 million d'unités.

Dans l'archipel, le constructeur a déploré un recul de 11% lié aux mini-véhicules, un segment traditionnellement dynamique mais qui a été fortement ébranlé l'an dernier par une augmentation de taxe.

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