Carlos Tavares va toucher 1 million d'euros pour le rachat d'Opel

Le patron de PSA Carlos Tavares va toucher une rémunération exceptionnelle d'un million d'euros, liée à la mise en oeuvre du plan de redressement de sa filiale allemande Opel, selon le document de référence du groupe automobile consulté vendredi par l'AFP.

Cette prime permet à M. Tavares de porter sa rémunération totale à 6,7 millions d'euros au titre de l'année 2017, contre 4,7 millions en 2016 et 5,2 millions en 2015.

La publication de ces informations réglementaires, consultables sur le site internet du groupe, intervient au moment où la filiale Opel/Vauxhall, acquise à l'été 2017, vient d'annoncer un plan de départs volontaires pour ses salariés allemands.

La marque à l'éclair perd de l'argent de façon chronique depuis une vingtaine d'années. L'an dernier, elle a subi une perte opérationnelle courante de 179 millions d'euros à compter de son intégration dans les comptes de PSA au 1er août.

Selon le document de référence de PSA, une rémunération exceptionnelle d'un million d'euros sera attribuée à M. Tavares pour "l'élaboration et la mise en place du plan de redressement d'Opel Vauxhall".

Cette prime "est liée aux enjeux que représente l'acquisition d'Opel/Vauxhall, en termes de changement de dimension du groupe, et (à) la nécessité de redresser la situation d'Opel le plus rapidement possible", a déclaré un porte-parole du groupe contacté par l'AFP.

"Le conseil de surveillance avait demandé à Carlos Tavares de travailler dans les 100 jours suivant le +closing+ (la conclusion, NDLR) de l'opération sur un plan de redressement clair avec des objectifs de retour à une situation positive", a-t-il souligné.

Les primes liées à une acquisition sont courantes dans le monde des affaires.

La rémunération annuelle de 6,7 millions d'euros de M. Tavares au titre de 2017 se décompose en une partie fixe de 1,3 million, une part variable de 2,4 millions, l'attribution d'actions "de performance" (130.000 actions valorisées à environ deux millions d'euros), et la prime liée à Opel pour un million.

A titre de comparaison, le patron du concurrent Renault, Carlos Ghosn, avait touché une rémunération totale de 7,25 millions d'euros au titre de l'année 2016, pour ses fonctions de PDG du constructeur français.

L'Etat français, qui contrôle 22% des droits de vote du groupe, s'était opposé à cette rémunération qu'il jugeait excessive.

M. Ghosn a accepté en février une diminution de 30% de sa rémunération pour s'assurer un soutien de l'Etat à un nouveau mandat de PDG.

Chez PSA, "le conseil de surveillance a tenu récemment à saluer la performance exceptionnelle et durable du groupe sous le leadership de Carlos Tavares qui place l'entreprise aujourd'hui dans le top 5 de l'industrie automobile mondiale en termes de rentabilité", met en avant un porte-parole.

Le groupe français, qui contrôle aussi les marques Peugeot, Citroën et DS, est le deuxième constructeur automobile européen derrière Volkswagen. Il a dégagé un bénéfice net historique de 1,9 milliard d'euros en 2017, en hausse de 11,5% sur un an, malgré le rachat d'Opel qui a pesé sur sa rentabilité.

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