Carlos Ghosn : un juge d'instruction saisi et prud'hommes vendredi

Voici les grandes étapes de l'affaire Carlos Ghosn, depuis son arrestation fin 2018 au Japon jusqu'à la transmission mercredi à un juge d'instruction de l'enquête sur des soupçons d'abus de biens sociaux chez Renault, en passant par sa fuite rocambolesque au Liban.

M. Ghosn doit affronter vendredi son ancien employeur, par avocats interposés, devant le conseil de prud'hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pour réclamer une indemnité de départ à la retraite.

 

Arrêté, révoqué

Le 19 novembre 2018, le patron du numéro un mondial de l'automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est arrêté à son atterrissage à Tokyo. Il est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015.

Le 22, Carlos Ghosn est limogé par Nissan, puis par Mitsubishi Motors le 26.

Le 10 décembre, il est inculpé pour dissimulation de revenus en 2010-2015.

Le 13, Renault le confirme à son poste de PDG, invoquant la présomption d'innocence.

Le 21 décembre 2018, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir tenté de faire couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels en 2008.

Le 11 janvier 2019, il est inculpé pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018.

Le 23, après le rejet d'une demande de libération sous caution, il démissionne de la présidence de Renault.

Le 31 janvier, il dénonce "un complot" de Nissan pour empêcher un projet d'intégration plus poussée avec Renault.

 

"Bénéfice personnel" à Versailles

En février, Renault signale à la justice que son ancien patron a reçu pour son "bénéfice personnel" un avantage en nature de 50.000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat avec le Château de Versailles.

Le 5 mars, un juge japonais accepte sa libération sous caution, avec interdiction de quitter le Japon.

Fin mars, Renault signale à la justice plusieurs millions d'euros de paiements suspects, via la société distribuant les véhicules du groupe à Oman.

Le 4 avril, M. Ghosn est de nouveau arrêté, accusé d'avoir utilisé 5 millions de dollars pour son bénéfice personnel.

Le 22, il est inculpé pour abus de confiance aggravé.

Le 25, il est libéré sous caution, avec interdiction de contacter sa femme.

Le 4 juin, un audit au sein de RNBV, filiale néerlandaise de Renault et Nissan, révèle 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par Carlos Ghosn.

Le 23 septembre, Carlos Ghosn évite des poursuites aux États-Unis pour des déclarations inexactes sur ses rémunérations en acceptant de payer une amende d'un million de dollars.

 

Fuite au Liban

Le 30 décembre, Carlos Ghosn arrive à Beyrouth au terme d'une fuite rocambolesque. Il est soupçonné d'avoir quitté le Japon caché dans un caisson de matériel audio.

Le 7 janvier 2020, la justice japonaise émet un mandat d'arrêt à l'encontre de Carole Ghosn, soupçonnée de faux témoignage dans l'enquête sur son mari.

Le 8, Carlos Ghosn dénonce un "coup monté" et promet de laver son nom, lors d'une conférence de presse.

Le 9, la justice libanaise lui interdit de quitter le pays, après un interrogatoire par le parquet général au sujet d'une demande d'arrestation émise par Interpol. Le Liban n'extrade pas ses ressortissants.

Le 30, la justice japonaise émet des mandats d'arrêt à l'encontre de Carlos Ghosn et trois complices présumés dans sa fuite.

 

Procédures judiciaires

Le 10 février, M. Ghosn réclame devant un tribunal néerlandais 15 millions d'euros d'indemnités à Nissan et Mitsubishi Motors pour rupture abusive de son contrat.

Le 12, Nissan porte plainte au Japon pour demander 10 milliards de yens (83,4 millions d'euros) de dommages et intérêts à M. Ghosn.

Le 19, le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) annonce avoir transmis à un juge d'instruction l'enquête sur des soupçons d'abus de bien sociaux chez Renault visant notamment Carlos Ghosn.

Le 21, les prud'hommes de Boulogne-Billancourt examineront en référé une procédure intentée par M. Ghosn réclamant à Renault 250.000 euros d'indemnité provisionnelle de départ à la retraite.

L'ex-PDG, qui réclame également au constructeur près de 800.000 euros de pension annuelle et quelque 15 millions d'euros en actions, prépare aussi une procédure devant un tribunal de commerce.

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