Carlos Ghosn: deuxième jour d'audition à Beyrouth

Des magistrats français au Liban ont entendu mardi pour le deuxième jour consécutif l'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn sur une affaire impliquant RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance Renault-Nissan, a indiqué à l'AFP une source judiciaire libanaise.

Pour le moment, l'ancien homme d'affaires qui détient les nationalités libanaise, française et brésilienne est entendu comme témoin.

L'audition à Beyrouth, qui se déroule en présence d'un procureur libanais, a porté sur "des pots-de-vin", des "accords financiers", et des contrats signés avec RNBV par M. Ghosn en sa qualité de PDG de Renault-Nissan, selon la source libanaise qui a requis l'anonymat.

M. Ghosn a apporté des "réponses détaillées" aux questions des magistrats français et leur a présenté des "documents" censés réfuter les accusations, a-t-elle ajouté.

Des juges d'instruction de Paris se penchent depuis 2019 sur des prestations de conseil conclus par RNBV, avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue français Alain Bauer, lorsque Carlos Ghosn était encore PDG du groupe automobile.

Mme Dati et M. Bauer, qui nient tout irrégularité des contrats, ont été placés sous le statut de témoin assisté, tout comme l'ancien bras droit de M. Ghosn chez Renault, la Franco-Iranienne Mouna Sepehri.

Lors de la prochaine audience mercredi, ce sont les magistrats de Nanterre qui vont prendre le relai, "pour l'interroger sur une accusation de bénéfice financier personnel", d'après la source libanaise. Ces magistrats sont arrivés mardi au Liban.

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan est soupçonné d'avoir organisé deux soirées d'ordre privée au château de Versailles, en échange d'une convention de mécénat signée entre la marque au losange et l'établissement qui gère le château.

Carlos Ghosn est également soupçonné d'avoir obtenu la location du Grand Trianon, dans le parc du château, pour l'organisation en octobre 2016 de son mariage avec Carole Ghosn, une prestation évaluée à 50.000 euros.

Après leur coup d'envoi lundi à la Cour de cassation à Beyrouth, les séances d'interrogatoire doivent se poursuivre jusqu'à vendredi soir.

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