Carburants : Macron réinvente la "TIPP fottante" (+vidéo)

Le chef de l'État propose de définir, au cours d'une concertation de trois mois, une sorte de taxe flottante sur les prix des carburants.

« Je refuse que s'installe une France à deux vitesses où les plus riches (…) auront des factures allégées et où les plus modestes (…) devront payer encore davantage. » Emmanuel Macron a fait une concession importante aux Gilets jaunes, mardi. Le président veut profiter de la « grande concertation » sur la transition écologique qu'il entend mener au niveau national mais aussi dans les territoires pendant les trois mois à venir pour adapter la taxation des carburants « un peu aveugle » lorsque les prix du pétrole augmenteront. Ce serait un retour à une forme de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) flottante, comme le lui avait conseillé François Bayrou. Le mécanisme précis reste à construire et les représentants des Gilets jaunes seront, s'ils le souhaitent, associés au débat pour définir le mécanisme.

Emmanuel Macron s'est aussi employé à montrer qu'il comprenait la colère de nombreux Français sur une transition écologique à marche forcée. « Les gens disent leur souffrance, on leur répond chèque énergie. Moi, je ne sais pas ce que c'est », a lancé le président. Les trois mois de débat devront permettre de faciliter l'utilisation des outils mis à la disposition des plus modestes pour faire baisser leur consommation de carburant ou pour rénover leur logement. En revanche, aucune nouvelle dépense n'a été annoncée au-delà du plan de 500 millions d'euros dévoilé il y a quelques semaines pour augmenter les indemnités kilométriques ou la prime à la conversion.

Le chef de l'État s'est enfin employé à répondre au ras-le-bol fiscal plus général, sans proposer de solution immédiate. « Il va nous falloir regarder dans les prochains mois comment accélérer notre projet », ouvrir « un nouveau chapitre de notre réforme collective », a déclaré Emmanuel Macron. En clair, l'exécutif va étudier comment baisser plus vite les dépenses publiques afin de diminuer plus vite, en parallèle, les impôts après la suppression des cotisations sociales maladie et chômage des salariés et de la taxe d'habitation, d'ici trois ans, pour 80 % des Français.

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