Brexit: Tokyo accueillera Londres "à bras ouverts" dans le TPP (Abe)

Le Japon accueillera la Grande-Bretagne "à bras ouverts" dans le traité de libre-échange transpacifique (TPP) après le Brexit, a déclaré le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, dans un entretien publié lundi.

Le chef du gouvernement a dit au Financial Times que même si la Grande-Bretagne perdrait son rôle de porte d'entrée dans l'Europe après le Brexit, elle resterait une "puissance mondiale".

Onze pays des deux rives du Pacifique avaient signé début mars un accord pour faire revivre ce traité mis à mal par le retrait américain. Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam avaient paraphé le texte désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais).

Initialement promu par Washington, sous la présidence de Barack Obama, pour faire contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, le TPP a été signé en 2016, après des années de négociations entre 12 pays ayant un accès au Pacifique.

Mais avant son entrée en vigueur, Donald Trump avait annoncé en janvier 2017 que les Etats-Unis s'en retiraient, mettant en péril l'ambitieux accord censé englober 40% du PIB mondial et presque 25% du commerce international.

Dans son entretien, Shinzo Abe a également enjoint la Grande-Bretagne et l'Union européenne à trouver un compromis pour éviter la rupture.

"J'espère que les deux parties feront preuve de sagesse afin d'éviter un Brexit si l'on peut dire désordonné", a-t-il dit. "J'espère vraiment que l'impact négatif du Brexit sur l'économie mondiale, y compris sur les entreprises japonaises, sera réduit au minimum", a-t-il ajouté.

Européens et Britanniques espèrent parvenir d'ici novembre à un accord sur les modalités du départ du Royaume-Uni, prévu le 29 mars, ainsi que sur une déclaration fixant le cadre de leur future relation. Mais les négociations avec les 27 ont pris un tour houleux lors d'un sommet à Salzbourg fin septembre.

A la suite de ce sommet, le constructeur automobile japonais Toyota a prévenu qu'en cas d'absence d'accord, il serait contraint de fermer de manière temporaire son usine au Royaume-Uni.

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