Brexit: PSA pourrait ajuster ses tarifs au Royaume-Uni

Le groupe PSA étudie un "réajustement" de ses tarifs en Grande-Bretagne pour faire face aux éventuelles conséquences du référendum ayant décidé la sortie du pays de l'Union européenne, a indiqué vendredi à l'AFP un porte-parole de l'entreprise automobile française.

Ni PSA, deuxième constructeur automobile européen, ni Renault, troisième, ne possèdent d'implantations industrielles outre-Manche. Mais l'onde de choc du "Brexit" pourrait les pénaliser via les ventes de véhicules qu'ils effectuent au Royaume-Uni.

Renault pourrait en outre être indirectement affecté via son alliance avec le constructeur japonais Nissan, qui opère près de Newcastle (nord de l'Angleterre) l'usine géante de Sunderland, d'où sortent un demi-million de véhicules par an, exportés à 80%.

Dans l'immédiat, Nissan n'a pas souhaité faire de commentaire depuis son siège au Japon.

PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) détenait 8,5% du marché automobile britannique des voitures neuves en 2015, et Renault 4,3%, selon ces groupes, des voitures produites pour la plupart en zone euro et vendues en livres sterling, monnaie dont la valeur s'est effondrée par rapport aux autres grandes devises vendredi.

Renault, dans son document de référence 2015, avait indiqué que la livre était, après le rouble russe, la monnaie représentant le plus gros facteur de risque pour sa rentabilité opérationnelle.

Une baisse d'un point de la livre face à l'euro ampute ainsi la marge opérationnelle du groupe de 13 millions d'euros, un chiffre à relativiser vu que cette marge s'est établie en 2015 à 2,32 milliards d'euros.

"PSA a démontré son savoir-faire pour gérer avec succès son business dans des contextes de forte volatilité de la monnaie, comme en Argentine", a affirmé de son côté un porte-parole.

"Nous ne donnons pas d'indication chiffrée concernant les conséquences du Brexit sur les résultats du groupe dans la mesure où les impacts moyen et long termes ne sont pas identifiés", a-t-il ajouté.

"Les équipes étudient différents scénarii de réajustement des tarifs de ventes des modèles de nos marques pour réagir vite" à l'évolution des marchés, selon la même source.

Côté équipementiers automobiles français, le PDG de Valeo Jacques Aschenbroich a affirmé que "notre exposition à la livre est extrêmement limitée" et que le référendum "n'aura pas de conséquences sur la stratégie" de l'entreprise.

"Quant aux conséquences du +Brexit+ sur le marché automobile britannique ou européen, il est trop tôt pour l'anticiper mais il convient de rappeler que le marché européen a été très bon depuis le début de l'année", avec une hausse de 9,9% des immatriculations neuves sur les cinq premiers mois par rapport à la même période de 2015, a-t-il rappelé, dans une déclaration transmise à l'AFP.

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