Brexit : L'automobile britannique menacée de droits de douane même en cas d'accord

Les constructeurs automobiles britanniques pourraient se voir imposer des droits de douanes sur leurs exportations vers l'UE même en cas d'accord commercial post-Brexit, a reconnu mercredi une source au sein du gouvernement britannique.

Selon cette source, Bruxelles n'accordera pas de traitement préférentiel au secteur britannique concernant la présence dans les véhicules fabriqués au Royaume-Uni de composants de pays n'appartenant pas à l'UE.

Autrement dit, même en cas d'accord commercial, si ces véhicules n'ont pas assez de pièces détachées issues du Royaume-Uni, ils se verront imposer un droit de douane s'ils sont exportés vers l'UE.

Un porte-parole de Downing Street a lui rappelé que "le respect des règles d'origine existe dans tous les accords de libre-échange".

"Alors que les négociations progressent, nous restons mobilisés pour travailler avec le secteur automobile pour obtenir un résultat qui reflète ses intérêts au Royaume-Uni", a-t-il complété.

L'association des professionnels de l'industrie automobile britannique, la SMMT, a appelé le gouvernement à faire du secteur l'une des priorités des négociations en cours sur la future relation commerciale entre Londres et Bruxelles après la période de transition qui s'achève fin décembre.

"Tout accord doit marcher pour le secteur automobile, donc il faut que les deux côtés trouvent un accord qui préserve la compétitivité et le choix pour les consommateurs", souligne Mike Hawes, directeur général de la SMMT.

Même si un accord ne sera pas très avantageux pour eux, les professionnels redoutent surtout un "no deal" qui verrait le rétablissement de droits de douane pour l'ensemble du secteur.

Les enjeux sont énormes puisque la fabrication d'automobiles dans le pays, où de nombreux grands constructeurs internationaux sont implantés, est à 85% destinée à l'exportation en Europe et dans le monde.

© 2020AFP