Bourse de Tokyo: Nikkei en baisse de 0,54%

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo, qui avait débuté sur un rebond de plus de 2% la journée de vendredi, a finalement terminé sur une perte de 0,54%, plombé par un changement de direction du yen et la tendance négative de Shanghai.

A l'issue des échanges, l'indice phare des 225 valeurs vedettes de la place tokyoïte a affiché un repli de 93,84 points à 17.147,11 points, son plus faible niveau de clôture en trois mois.

Il a perdu 3,11% sur la semaine et 9,91% depuis le début de l'année, le pire depuis 1949, avec une seule augmentation en neuf séances.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché pour sa part 0,29% vendredi (-4,10 points) à 1.402,45 points.

La journée a été très active, avec 2,45 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Le fort regain de Wall Street jeudi avait pourtant donné de l'entrain aux acteurs de la place tokyoïte à l'ouverture, mais une remontée de la monnaie nippone conjuguée au repli de la Bourse de Shanghai dans les premiers échanges a joué en sens inverse.

Du côté des devises, le dollar, qui était remonté à 118,20 yens à l'ouverture, ne valait plus que 117,85 yens à la fin de la journée boursière (06H00 GMT) et l'euro est descendu à 128,15 yens.

La volatilité sur les marchés ne va pas cesser de sitôt car l'évolution de la situation en Chine est pour le moins difficile à prévoir, a averti Tsutomu Yamada, analyste de kabu.com Securities, interrogé par l'agence Kyodo.

Sur les 225 composantes du Nikkei, 155 ont dévissé et 61 augmenté, avec des amplitudes de variation importantes.

Les reculs ont le plus souvent concerné les entreprises exportatrices, affectées par l'appréciation du yen face au dollar, a fortiori celles qui font affaires en Chine.

 

Nissan subit le choc Renault

Ont ainsi été particulièrement touchées les actions des groupes d'industries lourdes (-6,55% à 371 yens pour Kawasaki Heavy Industries, plus forte baisse du jour, -4,50% à 276 yens pour IHI). Idem pour les acteurs de la chimie ou des cosmétiques (-3,45% à 2.184 yens pour Shiseido).

Les constructeurs d'automobiles n'ont pas davantage été épargnés (Toyota a perdu 0,56% à 6.759 yens, Honda 0,20% à 3.493 yens).

A noter dans ce secteur le cas de Nissan dont l'action a perdu 1,90%, soit 21,5 yens, à 1.106 yens, affectée par les révélations de perquisitions menées par les services de la répression des fraudes dans plusieurs sites de son partenaire Renault, dont le titre a dégringolé de 10% jeudi à Paris.

Dans le monde de l'électronique, Sony a lâché 1,51% à 2.582,50 yens, Panasonic 0,59% à 1.090,50 yens. Baisses aussi pour les fabricants de composants TDK (-0,97% à 7.140 yens) et Kyocera (-1,61% à 5.081 yens) ou encore les fournisseurs de galettes de silicium Sumco (-1,81% à 812 yens) et d'appareils de tests Advantest (-1,03% à 959 yens).

Des propos tenus jeudi par le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) avaient conduit quelques investisseurs à spéculer sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire à venir, mais d'autres déclarations de l'intéressé, Haruhiko Kuroda, vendredi matin, ont tué dans l'oeuf ces espoirs.

Du coup, les valeurs de l'assurance et des placements financiers en ont fait les frais: Sompo Japan Nipponkoa a abandonné 2,85% à 3.438 yens, Daiichi Life Insurance 2,20% à 1.734 yens et la maison de courtage Nomura Holdings 1,88% à 612 yens.

L'exception du jour se nomme Sharp, spécialiste des écrans à cristaux liquides (LCD), dont l'action s'est envolée de 14,68% à 125 yens, sur des rumeurs de nouvelle proposition de rachat par le groupe taïwanais Hon Hai (Foxconn). Le titre a fini à 125 yens, soit un gain de 16 yens.

Le quotidien à grand tirage Yomiuri a affirmé vendredi que Hon Hai allait soumettre ce jour une nouvelle proposition de reprise intégrale des activités de Sharp pour 700 milliards de yens (5,5 milliards d'euros), soit 200 milliards de plus qu'une précédente offre qu'il aurait formulée mais que personne n'a jamais confirmée.

kap/ggy

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