Bourse de Tokyo: le Nikkei finit quasi stable

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé quasi inchangé lundi, freiné par des inquiétudes géopolitiques et le regain du yen face au dollar faute d'éclaircissements sur la politique monétaire américaine au séminaire de Jackson Hole.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,01% (-2,71 points) à 19.449,90 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,20% (+3,13 points) à 1.600,12 points.

La séance a une nouvelle fois été peu active, avec seulement 1,34 milliard de titres échangés sur le premier marché.

Du côté des devises, le renforcement du yen face au billet vert a pesé sur les actions des groupes exportateurs japonais: le dollar est tombé à 109,13 yens, contre 109,63 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte. A l'inverse, l'euro est remonté à 130,17 yens, contre 129,27 yens.

Lors de la réunion des banquiers centraux qui se tenait en fin de semaine dernière à Jackson Hole (Wyoming, centre-ouest des Etats-Unis), la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, a soigneusement évité de fournir tout indice sur les orientations à venir, d'où la déception des cambistes.

D'autres éléments ont joué sur les devises. "Le yen demeure exposé à une pression à la hausse sur fond d'inquiétudes sur le relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis (qui doit être voté d'ici la fin septembre par le Congrès pour permettre à l'administration de continuer à fonctionner) et la Corée du Nord", a commenté pour l'agence Bloomberg Yutaka Miura, analyste chez Mizuho Securities à Tokyo.

Pyongyang a tiré samedi trois missiles à courte portée en mer du Japon, "une provocation" qui montre que Pyongyang "n'est pas encore prêt" à dialoguer, selon le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

- La saga Toshiba continue -

Sur le front des valeurs, les constructeurs d'automobiles, sensibles aux monnaies, ont fléchi: Toyota -0,51% à 6.126 yens, Nissan -0,13% à 1.081 yens, Mazda -0,62% à 1.597 yens.

Ils seront au coeur d'une visite cette semaine au Japon de la Première ministre britannique Theresa May, qui tient à rassurer la Japan Inc sur l'impact du Brexit.

Très présents au Royaume-Uni, Toyota et Nissan ont pour l'heure réaffirmé leurs engagements. D'après le quotidien économique Nikkei, le partenaire du français Renault prévoit d'augmenter de 20% la production de véhicules dans sa principale usine britannique, à Sunderland (nord-est), et de se fournir davantage en composants auprès d'entreprises locales, le tout afin de maintenir la compétitivité du site malgré la décision du pays de quitter l'Union européenne.

Du côté des titres technologiques, Nintendo a augmenté de 2,21% à 36.840 yens et SoftBank Group de 0,10% à 8.844 yens, mais Sony a perdu 0,19% à 4.191 yens et Panasonic 0,30% à 1.450 yens. Yahoo Japan a lâché 1,74% à 507 yens, victime d'un abaissement de recommandation par une maison de courtage.

Enfin, le feuilleton Toshiba continue, alors que le conglomérat industriel tente de parvenir à un accord avec Western Digital (WD) pour vendre son activité de puces-mémoires à la compagnie américaine associée à des investisseurs nippons, selon des informations de presse.

Toshiba, qui doit absolument renflouer ses caisses, est sous la pression de ses banques pour trouver une solution au plus vite. Il avait initialement choisi un autre consortium de repreneurs, mais face à l'opposition de WD, son partenaire de longue date dans les mémoires via sa filiale SanDisk, qui n'a pas hésité à porter l'affaire devant les tribunaux, il a dû se résoudre à faire marche arrière.

Dans l'attente de l'issue des négociations, qui peuvent encore capoter, l'action a clôturé en petite hausse de 0,62% à 320 yens.

anb/mml

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