Bourse de Tokyo: le Nikkei finit à +0,41%

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini lundi avec un assez modeste gain de 0,41%, sur un marché apaisé après les images de bonne entente entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président américain Donald Trump.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 80,22 points à 19.459,15 points. Il avait bondi de 2,49% vendredi après la promesse par M. Trump d'une réforme fiscale "phénoménale".

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé quant à lui de 0,49% (+7,64 points) à 1.554,20 points.

La séance a été moyennement active, avec à peine 1,9 milliard de titres échangés sur le premier marché.

Du côté des monnaies, le yen était à peu près stable face au dollar qui s'affichait à 113,70 yens à la clôture, contre 113,75 yens vendredi au même moment, et alors que Shinzo Abe et Donald Trump ont laissé de côté la question des devises qui aurait pu les diviser.

L'euro fléchissait de son côté à 120,90 yens (contre 121,20 yens).

Pour leur première rencontre à la Maison Blanche, Donald Trump et Shinzo Abe ont loué la force des liens entre les Etats-Unis et le Japon et fait montre d'une attitude coopérative.

Shinzo Abe est, de très loin, le dirigeant étranger qui a passé le plus de temps avec Donald Trump depuis son élection à la tête de la première puissance mondiale: rencontre dans la Trump Tower à Manhattan peu après le scrutin, face-à-face dans le Bureau ovale, déjeuner de travail, dîner en Floride, journée entière sur un terrain de golf.

Cette cordialité inédite a calmé les craintes antérieures résultant de propos enragés de M. Trump contre le Japon accusé d'affaiblir sciemment sa monnaie ou les entreprises japonaises qui inondent le marché américain de produits, des automobiles notamment, fabriqués dans des pays à bas coûts.

L'impression laissée ce week-end "est très bonne pour le Japon, si l'on prend en compte ce que redoutaient les investisseurs", a commenté Norihiro Fujito de Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities, interrogé par l'agence Bloomberg.

"Les Etats-Unis auraient pu faire des déclarations aggressives au sujet du commerce extérieur et des changes, mais il semble que ces sujets soient laissés aux discussions à un niveau gouvernemental moins élevé, évitant le risque d'une flambée du yen", a-t-il ajouté.

- Toshiba s'en sort bien -

Sur les 225 composantes du Nikkei, plus de deux tiers ont progressé, avec une mention particulière pour les groupes d'énergie (Inpex a gagné 4,85% à 1.156 yens et JX Holdings 3,27% à 543,1 yens).

Les valeurs traditionnellement les plus sensibles aux variations des changes ont fini dans le vert pour la plupart, dont les constructeurs d'automobiles Toyota (+0,70% à 6.491 yens), Nissan (+0,04% à 1.126 yens), ou encore Honda Motor (+1,25% à 3.650 yens).

Toshiba, qui annoncera mardi des résultats et prévisions très attendus par les donneurs d'ordres, a gagné 5% à 249,80 yens, après des informations du Nikkei sur le montant de sa possible perte nette des neuf mois qui atteindrait 400 milliards de yens (3,3 mds EUR). "Nous devrions être largement dans le rouge", s'est contenté de répondre Toshiba. Mais paradoxalement, ce total a semblé rassurer le marché qui craignait vraisemblablement bien pire, à cause de sommes alarmantes de dépréciations relatées par les journaux.

NTT, qui avait annoncé ses résultats vendredi, a de son côté perdu 1,76% à 4.870 yens.

A noter aussi la hausse de 0,40% de l'action Kirin. Le groupe de boissons a confirmé après la clôture des informations de presse sur l'acquisition de 51% d'un brasseur birman ainsi que la vente au néerlandais Heineken de sa filiale au Brésil pour quelque 660 millions d'euros, signant l'aveu d'un fiasco.

Enfin, coutumière des variations phénoménales, l'action de l'équipementier Takata a repris 17% à 542 yens. Responsable d'avoir mis sur le marché pendant des années des dizaines de millions d'airbags viciés, Takata a retrouvé ce jour les faveurs d'acheteurs après avoir annoncé vendredi des résultats et prévisions vraisemblablement moins mauvais que craint au préalable.

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