Bourse de Tokyo: -0,39%, pire début d'année depuis 1949

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini vendredi sur une nouvelle baisse (-0,39%) plombé par les inquiétudes relatives à l'économie chinoise qui, conjuguées à une chute du dollar, lui ont fait vivre son pire début d'année depuis sa création en 1949.

L'indice phare de la place tokyoïte n'avait en effet jamais enchaîné 5 jours de baisse d'affilée en début d'année calendaire.

A l'issue des échanges vendredi, le Nikkei 225 a perdu 69,38 points à 17.697,96 points, son cours le plus bas depuis début octobre 2015. Il a ainsi lâché 7% (1.335,75 points) en cinq séances depuis lundi, premier jour de cotation de 2016.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné pour sa part 0,73% à 1.447,32 points (-10,62 points).

Du côté des changes, le dollar a joué au yo-yo, remontant un peu en fin de séance à 118,30 yens (contre 117,55 yens en début de journée) et l'euro a regagné un peu de terrain à 128,75 yens.

Les donneurs d'ordres à Tokyo ont joué la prudence au fil des heures en observant les mouvements de la Bourse de Shanghai qui fluctuait fortement après avoir ouvert en hausse. Elle a finalement clôturé sur un gain de 1,97%.

Après l'avoir été lundi, les marchés chinois avaient été de nouveau fermés prématurément jeudi à cause d'un plongeon de plus de 7% consécutif à la dévaluation du yuan face au dollar.

Selon les analystes, la fébrilité est due à l'impression que les autorités chinoises conduisent à vue sur un marché encore immature. "Au lieu de prendre des mesures superficielles, elles ont besoin de déployer une politique conforme aux objectifs visés de façon plus large. En attendant, nous devons être prêts à une très forte volatilité", a prévenu Juichi Wako, de Nomura Holdings, interrogé par l'agence Bloomberg.

Sur les 225 composantes du Nikkei, les deux tiers ont baissé.

 

Pas de répit

Après avoir déjà fortement souffert depuis le début de la semaine, les constructeurs d'automobiles et autres gros groupes exportateurs présents sur le marché chinois n'ont pas bénéficié d'une séance de rattrapage: Toyota a encore cédé 0,49% à 6.864 yens, Nissan 0,78% à 1.141,50 yens et Honda 0,62% à 3.502 yens.

Dans le secteur électronique, à part Sony qui a repris 1% à 2.824,50 yens, les autres titres ont été délaissés. Sharp a baissé de 0,87% à 114 yens, Japan Display de 1,59% à 309 yens et Panasonic de 1,20% à 1.156 yens.

Pas de répit non plus pour les sociétés pétrolières, très pénalisées ces derniers jours par la chute des cours de l'or noir: Inpex a lâché 1,52% à 1.099 yens et JX Holdings 1,35% à 467,80 yens.

Les quelques faveurs opportunistes des investisseurs vis-à-vis d'actions devenues meilleur marché se sont portées sur les groupes de chimie qui ont rebondi (+1,02% pour Mitsui Chemical à 496 yens, +0,37% pour Mitsubishi Chemical Holdings), de même que sur les firmes d'industries lourdes (+3,78% pour IHI -la meilleure progression du Nikkei- à 302 yens, +0,74% pour Kawasaki Heavy Industries à 408 yens et +0,66% pour Mitsubishi Heavy Industries à 503 yens).

Nintendo, qui avait plongé mercredi à cause d'une dégradation d'appréciation d'analyste, a rebondi pour le deuxième jour de suite, de 0,95% cette fois, à 15.370 yens.

Poids lourd de la cote, le titre Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo, a dévissé de 2,33% à 38.140 yens, après un plongeon de plus de 7% en séance, au lendemain de l'annonce de résultats trimestriels jugés mauvais.

Le groupe du milliardaire Tadashi Yanai avait fait état jeudi après la clôture d'une chute de 30% de son bénéfice net au 1er trimestre de son exercice 2015/2016, à cause de méventes de vêtements d'hiver, surtout au Japon où les températures sont exceptionnellement élevées.

Enfin, le groupe de grande distribution Seven & I Holdings a cédé 3,22% à 5.141 yens, après la publication de résultats quasi stables pour les 9 premiers mois de son exercice.

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