Bosch Rodez: pour les syndicats "rien n'est réuni pour entamer des négociations"

Les syndicats de l'usine Bosch de Rodez estiment lundi que "rien n'est réuni pour entamer des négociations" alors que la direction du groupe vient de leur proposer de signer avant avril un accord de compétitivité en contrepartie d'un investissement de modernisation du site.

"A l'heure actuelle, rien n'est réuni pour entamer des négociations imposées par la direction", indique dans un communiqué l'intersyndicale formée il y a un an et demi (CGT, Sud, CFDT, CFE-CGC), précisant que les salariés allaient être prochainement consultés.

Les syndicats déplorent que le plan d'investissement proposé par la direction allemande du groupe "confirme (...) une problématique de 350 à 450 emplois (qui pourraient disparaître, ndlr) à l'horizon 2020".

Vendredi, Uwe Gackstatter, responsable de la division Powertrain de Bosch, est venu à Rodez rencontrer les représentants des salariés.

La direction du groupe allemand a proposé d'investir "14 millions d'euros" sur le site de Rodez, spécialisé dans les moteurs diesel et premier employeur privé de l'Aveyron, mais à condition d'obtenir des salariés un accord de compétitivité avant avril.

Un investissement qui ne permettrait de moderniser qu'une des deux lignes de production de systèmes d'injection pour moteurs diesel de l'usine.

"Malgré le record de 21 milliards de chiffre d'affaires chez PS (Powertrain Solutions) en 2017, M. Gackstatter veut que l'investissement soit financé uniquement par nous, salariés de Rodez, par une forte réduction du temps de travail et donc des craintes sur nos salaires", souligne l'intersyndicale.

La direction de Bosch "se désengage complètement de ses responsabilités envers l'avenir du site et de ses emplois" en ne garantissant ni "des volumes" de production ni "sur le maintien de l'emploi", estiment les représentants des salariés.

Mille six cents salariés sont aujourd'hui employés dans l'usine Bosch d'Onet-le-Château, près de Rodez, spécialisée dans la production de bougies et de systèmes d'injection pour moteurs diesel avec comme client principal le constructeur français Renault.

Or les deux lignes de production d'injecteurs doivent être modernisées avant 2019 pour satisfaire à la nouvelle norme Euro 7 qui deviendra obligatoire en 2020.

Selon les syndicats, ce sont au total entre 8.500 et 10.000 emplois induits qui pourraient être impactés si le site disparaissait.

La "filière diesel" emploie directement 12.000 personnes en France. Pour la première fois depuis l'an 2000, le diesel a représenté l'an dernier moins de la moitié du marché automobile français, contre près des trois-quarts à son apogée, en 2012.

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