Bosch: résultats 2017 records et prudence pour 2018

L'équipementier automobile et fabricant d'électroménager Bosch s'est montré très prudent pour l'exercice en cours, sur fond de risques géopolitiques accrus, malgré un bilan record en 2017.

"Nous sommes satisfaits" après une année 2017 marquée par une nouvelle progression des recettes et du bénéfice, a déclaré tout en retenue le patron Volkmar Denner lundi soir depuis Ludwigsbourg (sud-ouest), où Bosch héberge des start-up développées en interne.

Le plus grand équipementier automobile au monde, concurrent de l'allemand Continental et du français Faurecia, a vu son chiffre d'affaires progresser de 6,7% à 78 milliards d'euros, un record, selon des chiffres préliminaires. Sans les effets de change défavorables qui ont lesté son bilan à hauteur de 1,2 milliard d'euros, ses recettes auraient crû de 8,3%.

Le bénéfice opérationnel Ebit hors éléments exceptionnels a également atteint un niveau inédit, de 5,3 milliards d'euros, pour une marge opérationnelle ajustée de 6,8%, en nette progression sur un an.

Toutes les divisions ont progressé, en particulier l'automobile qui génère à elle seule plus de la moitié de ses recettes. L'entreprise familiale, non cotée, a notamment profité de la forte demande pour ses systèmes d'injection pour moteurs, d'assistance à la conduite et d'info-divertissement, qui a largement compensé l'effondrement des ventes des moteurs diesel pour voitures en Europe et en particulier en France, où le site de Rodez est en difficulté.

Les recettes ont grimpé dans toutes les régions hormis l'Amérique du Nord, où la production automobile s'est révélée plus faible qu'escompté.

Pour 2018, le groupe de 400.000 salariés a émis des prévisions très "réservées", a reconnu le directeur financier, alors que Bosch table sur un ralentissement de la croissance mondiale cette année. "Nous voyons des facteurs de risques géopolitiques comme les négociations sur le Brexit, la situation en Turquie ou encore les tensions dans le monde arabe", a énuméré Stefan Asenkerschbaumer. La politique extérieure américaine et le conflit avec la Corée du Nord inquiètent également.

Enfin en Chine, premier marché automobile au monde, "le ralentissement de la croissance va laisser des traces", estime le responsable. Bosch table donc sur une croissance plus faible qu'en 2017 de la production automobile mondiale.

Dans ce contexte, l'entreprise dit viser une hausse de ses recettes et de ses bénéfices, sans plus de précisions.

En plus d'accroître sa compétitivité dans ses activités traditionnelles, le groupe entend accélérer dans le vaste domaine des objets connectés (dans les foyers, l'agriculture, le bâtiment) en continuant d'embaucher des experts en logiciels.

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