Bosch investit des milliards dans des technologies neutres pour le climat

Le premier équipementier automobile mondial Bosch a revu à la baisse mercredi ses objectifs annuels en raison de la hausse des prix qui met les marges sous pression.

"Malgré la hausse attendue du chiffre d'affaires nous n'allons certainement pas atteindre notre objectif d'une rentabilité au niveau de l'année dernière", a expliqué le directeur financier Markus Forschner lors d'une conférence de presse.

La marge d'exploitation doit désormais se situer entre 3 et 4%, contre 4% en 2021.

"La pression sur notre résultat augmente considérablement en raison des prix de l'énergie, des matières premières et de la logistique", a détaillé M. Foschner. "Nous devons répercuter ces prix."

"Cela concerne tout le secteur" des équipementiers automobiles, a ajouté le PDG Stefan Hartung lors d'une conférence de presse.

Les prix de l'acier, par exemple, ont déjà "triplé depuis 2020" avec une "poussée supplémentaire" en raison de la guerre en Ukraine, a relevé le directeur financier.

"La situation tendue est renforcée par le rôle important qu'a la Russie dans l'approvisionnement en énergie en Europe" et "nous devons nous préparer à un marché volatil et des prix durablement élevés", a-t-il ajouté.

La prévision de croissance en 2022 du marché automobile mondial, de 9% à 88 millions d'unités , sur laquelle tablait Bosch, "ne sera pas atteignable" notamment en raison de la flambée de coronavirus en Chine et de la pénurie de semi-conducteurs qui persiste.

Par ailleurs, la "conjoncture exceptionnelle" qu'ont connu les ventes de produits domestiques (outils, électroménager, etc.) pendant la pandémie de Covid-19 "est finie" a noté Christian Fischer, directeur adjoint.

Pour profiter du développement de l'hydrogène, l'équipementier investit "500 millions d'euros d'ici la fin de la décennie" pour se lancer sur le marché des machines de production de cette source d'énergie alternative zéro-carbone.

Bosch fournira la composante centrale des machines appelés "électrolyseurs" qui permettent de transformer de l'eau en hydrogène (H2) et oxygène, sous apport d'électricité.

"La demande en H2 progresse rapidement, non seulement dans les domaines énergivores comme la production d'acier, la chimie ou les poids-lourds, mais aussi dans le domaine privé", explique l'entreprise dans un communiqué.

Le marché des composants pour ces électrolyseurs devrait atteindre 14 milliards d'euros d'ici 2030, prévoit l'équipementier.

Bosch se limitera aux composants et ne prévoit pas de produire des centrales productrices d'hydrogène dans leur intégralité.

© 2022AFP