Bosch et tricherie VW: des accusations plus précises...

La plainte déposée aux États-Unis par des clients de Volkswagen dans le cadre du dieselgate explique que, "en 2008, Bosch a écrit à VW en (lui) demandant expressément de l'indemniser" face aux problèmes attendus du fait de l'utilisation du logiciel truqueur créé par l'équipementier" et "que Bosch savait interdit par la loi américaine"...

Voir aussi "Tricherie VW: Bosch accusé de complicité aux USA"

Selon le texte de cette plainte collective devant un tribunal de San Francisco, récemment mis à jour avec davantage d'éléments et consulté mercredi par l'AFP, "Bosch a joué un rôle essentiel" dans la tricherie du constructeur automobile allemand.

Volkswagen a avoué en septembre 2015 avoir installé dans 11 millions de véhicules diesel dans le monde un logiciel capable de les faire passer pour moins polluants qu'ils ne sont vraiment lors de contrôles.

"En 2008, Bosch a écrit à Volkswagen en (lui) demandant expressément de l'indemniser" face aux problèmes attendus du fait de l'utilisation du logiciel truqueur créé par l'équipementier" et "que Bosch savait interdit par la loi américaine", selon la plainte.

"Volkswagen a apparemment refusé d'indemniser Bosch mais Bosch a néanmoins continué de développer ce qu'il appelait la +fonction acoustique+ (le nom de code du dispositif truqueur) pour Volkswagen pendant encore sept ans", poursuit le texte.

Bosch a également caché l'existence d'un tel dispositif lorsque les régulateurs américains ont commencé à avoir des soupçons, reprochent les avocats des plaignants.

"Le fait que Bosch ait su que la +fonction acoustique+ était utilisée comme dispositif truqueur démontre que Bosch a participé de manière active et en toute connaissance de cause à l'escroquerie des consommateurs américains pendant une décennie", estiment-ils.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Bosch a déclaré que le groupe travaillait encore à une réponse formelle à ces accusations et que cela pourrait prendre encore du temps.

"En attendant, nous ne commentons pas les enquêtes en cours et les procédures judiciaires", a-t-il indiqué. "Bosch prend très au sérieux les accusations de manipulation de logiciel diesel" et coopère avec la justice, a-t-il répété.

La plainte collective déposée à San Francisco vise aussi Volkswagen, mais ce dernier a déjà clos ce chapitre des poursuites à son encontre en acceptant de verser environ 15 milliards de dollars outre-Atlantique pour régler une partie du litige lié au "dieselgate". Le constructeur fait toutefois encore l'objet d'une enquête pénale aux Etats-Unis et fait face à de nombreux litiges dans d'autres pays.

Outre cette plainte, Bosch fait également l'objet d'une enquête du parquet de Stuttgart (sud-ouest).

L'entreprise, plus grand équipementier automobile mondial, a jusqu'à présent seulement reconnu avoir fourni à Volkswagen des composants du logiciel. Peu après l'éclatement du scandale aux Etats-Unis en septembre 2015, Bosch a lancé une enquête interne, qui n'est pas encore achevée.

La société a passé 650 millions d'euros de provisions l'an dernier dans ses comptes, entre autres pour faire face à d'éventuels coûts liés au scandale du diesel.

esp/ilp/eb

© 2016AFP