BorgWarner va fermer son site corrézien, plus de 350 emplois menacés

Le groupe américain BorgWarner Automotive (BWA), un spécialiste mondial de la transmission, va fermer son site d'Eyrein (366 emplois), en Corrèze, "d'ici le premier trimestre 2022", a annoncé jeudi la direction de l'usine où la nouvelle a été reçue comme un "coup de massue" par les salariés.

L'annonce d'un plan social d'envergure a été faite jeudi matin lors d'un Comité social et économique (CSE) entre la direction du site, la direction européenne du groupe et les organisations syndicales. Les salariés présents ont été informés à l'issue de cette réunion.

L'entreprise américaine, qui emploie 29.000 personnes dans le monde, est implantée dans le bassin industriel de Tulle depuis 1995 et y produit des modules de commandes pour boîtes de vitesse pilotées, principalement pour le groupe Volkswagen.

Selon un communiqué de la direction, "les volumes de commandes de l'usine n'ont cessé de décliner continuellement depuis 5 ans", son chiffre d'affaires "a chuté de plus de 40% entre 2017 et 2019" et elle devrait faire face à "des pertes de l'ordre de 6,8 millions d'euros pour la seule année 2020".

"Après avoir étudié l'ensemble des alternatives envisageables, la direction de BorgWarner n'a désormais plus d'autre choix que d'envisager l'arrêt des activités industrielles de l'usine de Tulle d'ici le premier trimestre 2022", explique encore la direction.

Dans cette usine qui comptait encore en 2014, 519 salariés en CDI et près de 200 intérimaires, la nouvelle a été reçue comme un "coup de massue".

"Ca fait mal, a confié Alexandre Brigoulet, délégué syndical CGT à une correspondante de l'AFP. Depuis quelques années, on manque de compétences pour aller trouver de nouveaux marchés. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir alerté et demandé à la direction de se diversifier".

Selon lui, l'usine travaille avec Renault et Nissan, "mais 90 % du chiffre d'affaires dépend de Volkswagen".

"C'est ça, le problème d'avoir un mono-client. C'est dangereux. On ne s'attendait pas à une fermeture, surtout avec autant de savoir-faire et d'expérience", a commenté Mickael Morel, secrétaire de la CGT BorgWarner.

Une telle fermeture porterait un coup très dur à l'emploi en Corrèze, département rural de moins de 250.000 habitants, et à sa préfecture, Tulle (environ 15.000 habitants).

Interrogé, son maire Bernard Combes (PS), informé récemment des intentions de BWA, a évoqué "une catastrophe industrielle" et "un séisme" pour le territoire. Pessimiste quant à un "sauvetage possible", il a dit espérer "un traitement social à la hauteur".

"Comment pourrait-il (l'Etat, nlr) admettre qu'une entreprise, de près de 400 personnes soit purement et simplement fermée alors que des fonds publics lui ont été versés ?", a réagi de son côté l'ancien député-maire de Tulle François Hollande, auprès du journal La Montagne.

Un CSE extraordinaire est prévu mercredi 1er juillet et les négociations entre la direction et les organisations syndicales doivent commencer le lendemain pour une durée de quatre mois.

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