Bolloré cherche à se séparer de ses activités d'autopartage

Le groupe français Bolloré étudie depuis janvier plusieurs pistes pour se séparer de ses activités d'autopartage, à Lyon et Bordeaux dans un premier temps, mais également à l'international, selon des sources concordantes et des documents obtenus par l'AFP.

L'ex-détenteur du contrat Autolib en région parisienne, qui veut se recentrer sur son activité de bus électriques et batteries, recherche des partenaires pour une cession "globale ou partielle", et envisage l'arrêt anticipé ou à terme de ses contrats avec les collectivités.

"Aucune décision n'est prise" à l'heure actuelle, a néanmoins assuré à l'AFP une source proche du dossier.

Une troisième voie visant à renégocier les contrats avec les collectivités est pour l'instant écartée, les villes ne souhaitant pas proposer davantage de subventions, selon un document.

La filiale Bluecarsharing (BCS) de Bolloré exploite les Bluecar électriques dans des contrats d'autopartage à Lyon, Bordeaux, Turin, Singapour, et Los Angeles, et des réseaux de bornes de recharge à Lille et Londres: des activités non rentables pour le groupe breton.

Les décisions concernant Lyon et Bordeaux, qui comptent chacun une cinquantaine de salariés, pourraient intervenir dès cet été, a expliqué une source à l'AFP.

Au Etats-Unis, le service d'Indianapolis a été fermé cette année.

Bolloré n'a jamais caché que sa filiale d'autopartage avait pour but de servir la stratégie du groupe relative à la production de batteries que le groupe développe pour des bus électriques (contrats en cours avec la RATP et le constructeur allemand Daimler) et le stockage d'électricité dans des batteries stationnaires sur le réseau.

Contacté, le groupe Bolloré s'est refusé à tout commentaire.

Le service Autolib en région parisienne, qui comptait 150.000 abonnés, a été résilié pendant l'été 2018, à l'issue d'un conflit entre le groupe Bolloré et le syndicat Autolib' Vélib' Métropole unissant les collectivités.

Le groupe avait ensuite envoyé une facture de 235 millions d'euros aux collectivités au titre du déficit estimé par le groupe depuis 2011 et du coût de la résiliation anticipée.

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