BMW: pertes prévues au 2ème trimestre

Le constructeur automobile allemand BMW s'attend, comme ses concurrents Volkswagen et Daimler, à une perte d'exploitation au deuxième trimestre, et avertit que la crise du coronavirus pourrait durer.

Voir le communiqué détaillé de BMW ci-dessous (en anglais)

"Le deuxième trimestre sera négatif", a déclaré le directeur financier Nicolas Peter, interrogé sur le résultat opérationnel lors d'une conférence de presse téléphonique. Selon lui, l'ampleur de la perte est incertaine et "dépendra de la manière dont les marchés redémarrent", alors que le nombre de voitures vendues a reculé de 21% au premier trimestre.

Le groupe, qui a revu à la baisse mardi certains objectifs de rentabilité, "part du principe que les conséquences de la pandémie vont peser à moyen terme sur l'ensemble de l'industrie automobile" et que "les ventes ne se normalisent pas en quelques semaines", note le constructeur dans un communiqué.

Les ventes automobiles se sont effondrées dès mars dans les principaux marchés européens, où les mesures restrictives destinées à freiner la propagation du virus ont mis à l'arrêt de vastes pans de la vie quotidienne.

"Le deuxième trimestre sera encore plus dur" que le premier, a prévenu M. Peter.

Au delà, "la demande automobile devrait rester faible dans les pays le plus touchés par la pandémie", tels l'Italie, l'Espagne ou le Royaume-Uni, a expliqué Oliver Zipse, patron du groupe bavarois. Pour lui, l'Europe ne suivra pas forcément la trajectoire chinoise, où les ventes ont redémarré rapidement.

Le bénéfice net trimestriel du groupe n'a, lui, que peu baissé sur un an: pour la période de janvier à mars, BMW affiche un bénéfice net de 574 millions d'euros (-2,4%) et un chiffre d'affaires en petite hausse.

Mais cette performance, flatteuse vu la récession historique que traverse le continent, s'explique par la base de comparaison: le premier trimestre 2019 avait affiché un bénéfice divisé par quatre en raison d'une provision de 1,4 milliard d'euros pour risques juridiques.

 

Redémarrage progressif

"Nous redémarrons notre production progressivement selon la demande spécifique des marchés", indique M. Zipse, affirmant que "la liquidité est la priorité absolue".

Côté investissements, l'entreprise compte passer de 5,7 milliards d'euros investis à "moins de quatre milliards en 2020", selon M. Zipse.

"Au vu de la situation actuelle, nous allons repousser quelques projets ou les réévaluer", explique le PDG. L'ouverture de la nouvelle usine en Hongrie est notamment retardée d'au moins un an.

Le nombre d'employés sera "légèrement inférieur" à celui de 2019, mais le groupe précise vouloir réduire ses effectifs à travers la "fluctuation naturelle", notamment les départs à la retraite.

Mardi soir, BMW avait abaissé ses principales prévisions de rentabilité.

Le groupe s'attend pour sa branche automobile à une marge d'exploitation entre 0% et 3% en 2020, contre 2% à 4% annoncé auparavant, ajoutant que l'incertitude du pronostic est "grande".

Pour la branche motos, BMW s'attend à des ventes "nettement inférieures" au niveau de l'année passée et une rentabilité opérationnelle entre 3% et 5% contre des ventes en légère baisse et une marge de 6% à 8% annoncées en mars.

Au premier trimestre, les marges de ces deux branches étaient de 1,3% et 12,9% respectivement, pour une marge de 3,4% au niveau du groupe.

Le groupe n'a pas abaissé son objectif de bénéfice imposable, prévoyant déjà depuis mars un chiffre "nettement inférieur" à 2019. Il avait également annoncé des ventes automobiles en forte baisse.

Ces prévisions se basent sur une normalisation de l'économie "au cours du troisième trimestre" et ne prennent pas en compte une deuxième vague d'infections ou une crise économique plus prononcée, ajoute BMW.

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© 2020AFP