BMW mise sur le luxe et l'électrique

Le constructeur automobile allemand BMW compte mettre l'accent dans les années qui viennent sur le luxe, l'électrique et la conduite autonome pour conserver sa place de champion mondial du haut de gamme.

"Nous voulons jouer le rôle de leader dans la transformation numérique de l'industrie automobile", a déclaré Harald Krüger, patron du fabricant bavarois depuis mai dernier, lors de la présentation mercredi à Munich (sud) de sa stratégie à horizon 2020-2025, baptisée "Number one next".

Face à la concurrence intense de ses deux compatriotes Audi, filiale du groupe Volkswagen, et Mercedes-Benz (groupe Daimler), l'entreprise munichoise, qui vient de souffler ses 100 bougies, a réaffirmé son intention de rester le roi du premium au niveau mondial.

Pour conduire le groupe "dans une nouvelle ère", M. Krüger a fait miroiter un nouveau modèle issu de la division BMWi, dédiée aux nouvelles formes de mobilité. Mais pas avant le début de la prochaine décennie. Cette voiture, BMW iNext, complètera le portefeuille actuel composé de la citadine tout électrique i3 et de la sportive hybride i8, vendues à quelque 50.000 unités depuis leur lancement en 2013 et 2014. Une version roadster de la i8 doit également voir le jour.

La percée de la voiture électrique "est un marathon, pas un sprint", a répété le patron, interrogé en conférence de presse sur les ventes encore modestes de ces modèles.

La division BMWi est l'une des réalisations de la précédente stratégie du groupe, "Number one", adoptée par l'ancien patron Norbert Reithofer en 2007, et comprend également des services comme l'offre d'autopartage DriveNow, appelés à être étendus.

Le constructeur va continuer en parallèle à développer, en partenariat avec le japonais Toyota, la pile à combustible permettant aux voitures de rouler à l'hydrogène, et proposer davantage de voitures hybrides.

 

Transparence

Autre axe de la nouvelle stratégie de BMW: étendre à d'autres modèles les compétences de conduite autonome déjà présentes dans son navire amiral, la BMW Série 7. Cette voiture bardée de capteurs et de caméras est capable par exemple de se garer seule, ou de rester dans sa voie et de maintenir la distance avec une voiture devant elle, sans intervention humaine, à une allure de 210 km/h.

Le groupe entend par ailleurs élargir sa palette de voitures très rentables, dans le haut de sa gamme, avec le très luxueux BMW X7, un grand 4x4 citadin, et de nouvelles voitures de sport BMW M.

Conscient que le développement de ces diverses technologies exige des investissements conséquents, le groupe est resté mesuré dans ses prévisions à moyen terme. BMW table ainsi sur une marge EBT (bénéfice avant impôts) d"au moins 10%" de 2017 à 2020.

A la Bourse de Francfort, ces annonces étaient saluées: l'action BMW caracolait en tête du Dax à 12H52 GMT à la faveur d'une hausse de 3,67% à 82,50 euros, dans un marché à l'équilibre.

Le constructeur, qui avait arraché la place de numéro un mondial du haut de gamme à Mercedes-Benz en 2005, pourrait selon les observateurs perdre en 2016 ce titre prestigieux. La marque à l'étoile devrait profiter cette année d'un portefeuille plus fourni de nouveaux modèles.

Sur les deux premiers mois de l'année, déjà, Mercedes-Benz a écoulé plus de voitures que BMW, notamment grâce à un dynamisme spectaculaire en Chine.

Mais le bavarois sort d'une nouvelle année de records, avec un bénéfice net en hausse de 10% à 6,4 milliards d'euros en 2015 et 2,25 millions de voitures BMW, Mini et Rolls-Royce vendues.

En terme de culture d'entreprise, M. Krüger prône avec force "la transparence". "La transparence est une nécessité pour créer de la confiance, et sans transparence dans notre branche, vous savez ce que ça donne", a-t-il répondu, dans une allusion à peine voilée au scandale des moteurs diesel qui ébranle son compatriote Volkswagen.

esp/mtr/az

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