BMW et Great Wall :650 MEUR pour des Mini chinoises

Le constructeur allemand BMW et le Chinois Great Wall Motor vont investir près de 650 millions d'euros dans une nouvelle usine pour y fabriquer notamment des Mini électriques, a annoncé le groupe bavarois vendredi.

La construction du site à Zhangjiagang dans la province de Jiangsu, qui accueillera quelque 3.000 employés pour une capacité de 160.000 unités par an, doit durer de 2020 à 2022, a précisé BMW dans un communiqué.

La collaboration avec Great Wall "est une étape stratégique importante pour la marque", a expliqué Nicolas Peter, directeur financier du constructeur allemand.

En plus des citadines allemandes, les partenaires vont "développer ensemble des voitures électriques" et l'usine accueillera "la fabrication de plusieurs modèles et marques de Great Wall", précise le groupe munichois.

Les deux constructeurs avaient signé l'été 2018 un accord établissant la coentreprise "Spotlight Automotive Limited", mais en août le quotidien Süddeutsche Zeitung avait indiqué que le projet pourrait échouer en raison d'obstacles réglementaires.

La coopération souligne selon M. Peter "l'importance énorme pour nous du marché chinois", premier mondial et pour BMW, malgré le ralentissement des ventes dans le pays sous l'effet d'une conjoncture dégradée et de la guerre commerciale.

La demande a notamment baissé l'année dernière pour la première fois depuis les années 1990.

L'usine doit également permettre à BMW de "produire à des conditions attractives un grand nombre de voitures électriques Mini pour le marché mondial" a détaillé M. Peter, en plus de l'usine existante à Oxford, au Royaume-Uni.

Comme l'ensemble du secteur automobile européen, BMW est engagé dans une course pour réduire le niveau d'émissions de CO2 des voitures vendues et respecter des strictes normes en vigueur dès l'année prochaine dans l'UE, sous la menace de lourdes sanctions.

Le groupe, à qui des observateurs ont reproché d'avoir accumulé trop de retard dans le virage électrique, proposera 25 modèles électrifiés d'ici 2023, dont plus de la moitié entièrement électriques, et veut avoir vendu dans le monde un million de ces voitures d'ici fin 2021.

Mais la transition coûte cher: la faible profitabilité des nouveaux modèles plombe les marges et force les constructeurs à économiser pour investir alors que le contexte économique morose pèse déjà sur le résultat.

BMW est engagé dans un vaste un programme visant 12 milliards d'euros d'économies dès fin 2022, reposant notamment sur une réduction de la complexité de son offre.

Il s'attend en 2019 à un bénéfice avant impôts "nettement inférieur" à l'année passée, plombé par 1,4 milliard d'euros de provisions passées dans le cadre d'une enquête anticartel européenne.

ys/fjb

© 2019AFP