BMW: bénéfice en hausse, objectif annuel modeste

BMW a publié mercredi un bénéfice net en hausse de 11,5% sur un an au troisième trimestre, à 1,5 milliard d'euros, aidé par une base de comparaison favorable en 2018 et des ventes en hausse malgré des "conditions difficiles".

Voir le communiqué détaillé de BMW ci-dessous (en anglais)

Le constructeur, qui a vu ses marges augmenter légèrement sur la période, a confirmé ses objectifs annuels 2019 d'un bénéfice avant impôts "nettement inférieur" à l'année précédente, alors que cette donnée est déjà en baisse de 35% sur les neuf premiers mois de l'année.

"Les mesures d'amélioration de l'efficacité portent leurs fruits", se félicite Nicolas Peter, directeur financier, cité dans un communiqué. "Nous avons une bonne performance si l'on considère les conditions difficiles auxquelles notre secteur est confronté."

Au troisième trimestre 2018, "la performance avait été nettement freinée" par l'entrée en vigueur des nouvelles normes anti-pollution WLTP et une hausse des dépenses pour des rappels de véhicules.

Le bénéfice net affiché est conforme aux attentes du panel d'analystes sondé par Factset, et le groupe fait mieux qu'attendu sur le chiffre d'affaires, à 26,7 milliards d'euros, et bénéfice opérationnel (EBIT) à 2,3 milliards d'euros.

La marge opérationnelle, très observée par les marchés, a augmenté de 1 point de pourcentage et celle de sa division automobile de 2,2 points sur un an.

 

SUV en hausse

Les ventes de la branche automobile ont particulièrement profité de la demandé en hausse pour les SUV et les modèles de luxe, plus chers et plus rentables, dont de nouvelles versions sont désormais disponibles.

La nouvelle 4x4 de loisir X7 "est un produit extraordinaire et nous sommes actuellement à la limite des capacités de production dans notre usine" américaine, a explique le patron, Oliver Zipse, lors d'une conférence téléphonique. "La demande du marché est très élevée."

Sur neuf mois, l'exercice reste toutefois plombé par 1,4 milliard d'euros de provisions passées dans le cadre d'une enquête anticartel européenne.

La Commission européenne a accusé début avril BMW, Volkswagen et Daimler de s'être entendus pour éviter de se faire concurrence sur les technologies réduisant les émissions polluantes.

Pour réussir la coûteuse transition vers l'électrique, le constructeur a lancé un programme visant 12 milliards d'euros d'économies dès fin 2022, reposant notamment sur une réduction de la complexité de son offre.

Ainsi, dès 2021, BMW aura arrêté de commercialiser jusqu'à 50% des versions équipées de moteurs traditionnels, au profit de modèles équipés de moteurs électriques.

"L'investissement dans les technologies du futur doit être financé", note M. Peter.

BMW proposera 25 modèles électrifiés d'ici 2023 et vise une part d'électrique de 25% en 2021, de 30% en 2025 et de 50% en 2030 sur le marché européen dans la course pour réduire le niveau d'émissions de CO2 des voitures vendues, faute de quoi le groupe serait sous la menace de lourdes sanctions européennes.

"Nous voulons et allons respecter les normes européennes et mondiales", a promis M. Zipse.

"Payer des amendes n'est définitivement pas une option stratégique" a ajouté M. Witter, se disant "convaincu" que les nouveaux modèles hybrides mis sur le marché vont "bien marcher et nous aideront à atteindre les objectifs de 2020 et 2021".

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