"Ford va payer ce qu'elle doit aux salariés, aux sites et aux territoires. J'ai signé il y a une heure la lettre d'intention qui prévoit que Ford payera 20 millions d'euros pour la réindustrialisation du site", a déclaré le ministre en réponse aux questions des députés. "C'est six fois plus que les obligations légales de Ford", a-t-il encore souligné.
M. Le Maire a également confirmé la "dépollution du site" prise en charge par le groupe automobile, ainsi qu'un plan social de "165 millions d'euros pour l'ensemble des salariés du site".
Le plan social est "généreux" et "protecteur des salariés", avait estimé plus tôt dans la journée le ministre, à l'issue d'une réunion du Conseil national de l'industrie dans la banlieue lyonnaise.
L'accord prévoit que le groupe de travail qui a été constitué avec les syndicats et les collectivités notamment pourra décider de conserver l'outil industriel, dont la valeur serait alors déduite des 20 millions d'euros.
"Il est utile que l'Etat se batte sur chaque dossier, sur chaque usine", avait affirmé Bruno Le Maire, lors de la réunion du Conseil national de l'industrie, assurant les salariés de l'industrie de la "détermination totale" du gouvernement.
"Ce n'est pas parce que nous sommes engagés dans l'industrie du futur, dans la reconquête industrielle, dans l'innovation (...) qu'il faut laisser tomber les ouvriers dont les emplois sont menacés dans certains sites industriels", avait-il déclaré.
Le ministre de l'Economie a cependant rappelé devant les députés de l'Assemblée nationale l'importance de l'innovation dans l'industrie. "Si nous avons détruit autant d'emplois industriels depuis des années, c'est que nous n'avons pas suffisamment investi dans les nouvelles technologies", a soutenu M. Le Maire.
Ford avait confirmé le 25 février son refus d'une dernière offre de reprise de l'usine de boîtes de vitesse par Punch Powerglide, une offre pour laquelle le gouvernement s'était fortement impliqué. Le président Emmanuel Macron avait condamné le "cynisme" de Ford après cette décision.
Ford France a annoncé dans la nuit de lundi à mardi l'homologation du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) pour fermer son usine de Blanquefort.
Dès mardi matin, la CGT de cette usine des environs de Bordeaux a annoncé son intention de contester ce plan devant le tribunal administratif.
Le PSE, selon des sources proches du dossier, porterait sur une enveloppe moyenne de 190.000 euros par salarié. Un chiffre contesté par les syndicats, pour lesquels ce "budget" moyen masque en outre de fortes disparités.
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