Blanquefort : Le Maire va s'entretenir avec le patron de Ford Europe

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, furieux de la décision du groupe américain Ford de fermer une usine dans le pays, va s'entretenir avec le responsable Europe du constructeur automobile "dans les prochaines heures", a indiqué vendredi la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.

"Bruno Le Maire dans les prochaines heures va avoir un contact avec le patron de Ford Europe", a déclaré Mme Pannier-Runacher sur Radio Classique.

Ford a annoncé jeudi qu'il écartait l'offre de reprise de l'usine de Blanquefort, dans le sud-ouest de la France, par Punch Powerglide, malgré l'appui du gouvernement français. Une décision qualifiée de "trahison" par Bruno Le Maire, qui a demandé à l'Américain de revoir sa décision qui concerne 850 salariés.

Le groupe américain a estimé qu'un plan social était préférable à un projet de reprise qu'il juge fragile depuis le départ.

M. Le Maire a "un rendez-vous téléphonique" et va "insister pour que cette décision soit revue", a insisté Mme Pannier-Runacher. "On a le sentiment d'avoir rempli toutes les conditions demandées par Ford", a-t-elle ajouté.

Le ministre de l'Economie s'était personnellement impliqué dans ce dossier et avait appelé mardi soir le constructeur américain à accepter le projet de reprise de la société franco-belge Punch Powerglide, qui devait préserver 400 emplois.

Les syndicats de Ford Blanquefort avaient eux aussi appuyé ce plan, en acceptant un gel de salaire pendant trois ans, la perte de trois jours de repos et une modulation du temps de travail.

L'État et des autorités locales devaient apporter un "soutien financier de 15 millions d'euros" à ce projet industriel.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire, qui n'a pas été prévenu par Ford de son rejet de l'offre, a dénoncé jeudi la "lâcheté", le "mensonge" et la "trahison" du constructeur américain, qu'il a accusé d'avoir rejeté l'offre de reprise pour "faire monter son cours de Bourse".

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