Blanquefort: Ford reporte sa décision au 10 décembre

Le constructeur automobile Ford a annoncé mercredi avoir reporté au 10 décembre sa décision finale sur le plan de reprise de son usine menacée de fermeture à Blanquefort (Gironde).

Ford avait initialement prévu de rendre mercredi, en Comité d'entreprise, sa décision sur la proposition d'achat de la société belge Punch Powerglide, fabricant de boîtes de vitesse et seul repreneur en lice.

Dans un communiqué publié à l'issue de ce Comité d'entreprise, le constructeur automobile s'est dit "prêt à envisager toute amélioration substantielle du business plan proposé (par Punch) jusqu'au 10 décembre".

"En comparaison avec un plan social Ford comprenant un ensemble complet de mesures, nous restons réservés sur le fait que les plans de l'acquéreur potentiel offrent le niveau de sécurité et de protection, ou limitent le risque de possibles pertes d'emploi futures, que nous souhaitons fournir aux salariés" de l'usine de Blanquefort, ajoute Ford.

Ford, dont le Plan de sauvegarde de l'emploi se termine le 18 décembre, reste "assez critique sur le plan de reprise de Punch", résume Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine.

La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, avait affirmé lundi que la dernière offre de reprise de Punch était "améliorée" et que l'État demanderait à Ford de ne pas faire de la date de mercredi un "couperet" pour laisser plus de temps aux négociations entre syndicats et Punch, qui ont fait des "progrès notables".

"Ce que fait le gouvernement, c'est assez utile pour nous, ça oblige Ford à ne pas dire non maintenant", assure M. Poutou.

Selon la CGT, Ford "n'ose pas dire non maintenant à la reprise par Punch (...) mais Ford ne dit pas oui et insiste seulement sur les aspects négatifs du plan de reprise, au nom cyniquement de la protection des salariés contre le chômage. Donc Ford montre qu'elle reste sur la position du refus".

Mais "avec ce délai supplémentaire, la bataille peut continuer", ajoute le syndicat mercredi dans un communiqué.

Ford avait annoncé fin février qu'il cessait tout investissement dans son usine girondine, implantée dans la banlieue bordelaise depuis 1972.

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