Blanquefort: Ford juge son plan social plus sûr pour les salariés

Ford estime que le plan social "très complet" qu'il propose en cas de fermeture de son usine de Blanquefort (Gironde) offre de meilleurs conditions "de sécurité et de protection" aux 850 salariés que l'offre de reprise de Punch, dans un communiqué publié mardi à l'issue d'un CE extraordinaire.

Toutefois, devant "le soutien plus avancé du gouvernement" en faveur d'une reprise, affirmé la veille par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le constructeur automobile dit attendre "davantage de détails" avant de se prononcer, tout en continuant "le processus de recherche d'un repreneur".

"Comparé à un plan social Ford très complet, nous ne pensons pas que le plan de l'acquéreur potentiel offre le niveau de sécurité et protection requis ou limite le risque futur de suppression d'emploi", explique Ford, envers qui M. Le Maire s'était dit lundi "en total désaccord", jugeant la position du constructeur "indéfendable".

Lors du CE extraordinaire, le constructeur a présenté aux représentants des salariés l'offre de Punch Powerglide, mais "la CGT n'a toujours pas la démonstration que Ford, qui cherche à fermer l'usine, a évolué dans sa position", a déclaré à l'AFP son délégué Philippe Poutou.

"La position de Ford est toujours aussi cynique. C'est à eux d'apporter leur contribution à la réussite du projet de reprise en apportant suffisamment d'activité au site pour maintenir sa viabilité après la reprise, et un fonds de garantie suffisant pour assurer son succès", a-t-il ajouté.

"Par conséquent nous réclamons un nouveau CE extraordinaire demain mercredi 17 octobre en présence de Punch qui en a accepté le principe", a dit M. Poutou, selon qui il "devrait également y avoir dans les prochains jours une réunion entre les pouvoirs publics, Punch et les syndicats".

Pour le délégué CFTC Jean-Luc Gassies, interrogé par l'AFP, "Ford maintient son refus de la proposition de Punch, mais laisserait la porte ouverte en fonction de possibles améliorations".

Ford a détaillé dans son communiqué les grandes lignes de son projet de plan social, qui prendrait effet en 2019 faute d'accord de cession. Le constructeur s'est notamment engagé à ne prononcer aucun départ non volontaire avant septembre 2019, ce qui permettrait aux salariés du constructeur de boîtes de vitesse "d'analyser leurs options tout en bénéficiant d'une sécurité financière".

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