Blablacar fâché que l'Espagne entrave sa progression

Un dirigeant de BlaBlaCar a déploré lundi que l'Espagne soit "le seul pays" à entraver le développement de cette start-up française de covoiturage.

"Du point de vue des régulations, c'est le seul", affirme Nicolas Brusson, directeur général de la compagnie, au quotidien économique espagnol Expansion, alors que la région de Madrid envisage de sanctionner BlaBlaCar d'une amende pour avoir rendu possible un transport "à titre lucratif" et selon elle illicite.

Deux utilisateurs de la plateforme dans cette région sont soupçonnés d'avoir demandé à leurs passagers une participation supérieure au coût du trajet, ce qui pourrait leur valoir une amende d'environ 4.000 euros chacun pour avoir effectué un "transport de passagers sans licence".

La filiale espagnole de Blablacar encourt pour sa part une sanction administrative d'un montant de 8.803 euros pour avoir rendu possible la "prestation d'un service de transport sans licence".

"Il n'est pas possible" d'utiliser la plateforme illégalement, assure M. Brusson, "parce que nous limitons le prix maximal au kilomètre, pour qu'il ne dépasse pas le seuil du but lucratif".

BlaBlaCar a saisi la Commission européenne contre la région de Madrid et l'Etat espagnol, les accusant de porter atteinte à la libre circulation des services dans l'Union.

La start-up est également dans l'attente d'une décision de la justice espagnole sur un plainte des compagnies d'autocars qui l'accusent de concurrence déloyale.

"C'est absurde de nous accuser de concurrence déloyale alors que nous ne sommes même pas un service de transports, dit Nicolas Brusson, nous créons une communauté de personnes pour qu'elles partagent des trajets en voiture".

La justice avait refusé en février de suspendre à titre préventif l'activité de l'entreprise dans le cadre de cette procédure.

L'Espagne est le premier pays étranger dans lequel la start-up créée en 2006 s'est implantée, en 2009. Elle est aujourd'hui présente dans 22 pays.

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