Etait-ce la visite surprise de Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, accompagné de Danielle Simonnet, conseillère de Paris, élue du 20e arrondissement et coordinatrice du parti de gauche, que les chauffeurs de taxi ont interprétée comme un soutien de leurs revendications contre la concurrence non maitrisée des VTC ? Ou une réelle preuve de maturité face à l'adversité temporaire qu'ils connaissent en ce moment ? Quoi qu'il en soit, la bonne ambiance de ce salon a marqué les esprits alors que beaucoup s'attendaient à des mouvements plus ou moins durs de protestation à l'occasion du grand rendez-vous de cette profession tous les deux ans à Paris. Bien sûr les conférences de cette 13ème édition ont permis quelques éclats de voix, mais c'est bien l'image d'une profession engagée mais calme qui s'est imposée ce weekend à Porte de Versailles.
L'ensemble des fédérations nationales et une grande partie des syndicats du métier étaient présents sur le salon. C'est en effet le grand rendez-vous tous les deux ans à Paris du métier de taxi. Une occasion, trop rare pour ces chefs d'entreprise indépendants, de pouvoir rencontrer tous les acteurs du secteur et interpeller directement leur autorité de tutelle. Alors ils viennent de partout en France pour pouvoir le faire et même les départements d'outre-mer sont représentés !
Côté exposants, 7200 m² de stands avec près de 50 véhicules exposés ou à l'essai (Fiat, Kia, Mazda, Mercedes, Nissan, Renault, Seat, Volkswagen...), avec des nouvelles applications permettant d'améliorer la relation clients, avec des équipements nécessaires à l'activité professionnelle du taxi, et tous les services permettant d'améliorer la délivrance de la prestation. Notons que le digital s'impose de plus en plus dans les solutions proposées aux chauffeurs et que la législation encourage cette mutation en permettant désormais à tous les chauffeurs, taxis, VTC ou LOTI, d'utiliser toutes les plateformes de réservations existantes pour développer le nombre de courses.
Pour cette édition encore, c'est la satisfaction qui l'emporte. Ce salon représente en effet au niveau national la seule occasion pour ces fournisseurs d'aller à la rencontre des chauffeurs de taxi qui représentent un marché assez important, avec environ 60 000 taxis en France, mais très éparpillés en raison de leur statut d'indépendant.
« La très rapide et structurée concurrence des plateformes VTC de type Uber ou Heetch a désarçonné la profession du taxi qui n'y était absolument pas préparée puisque pour une grande partie des chauffeurs, ceux des centres hyper-urbains, il n'a jamais été nécessaire de fidéliser la clientèle qui s'invite à bord par ses propres moyens. La tutelle administrative des taxis n'a pas non plus été un rempart assez fort pour les sauvegarder de cette concurrence déloyale (conditions différentes d'accessibilité au marché et obligations réglementaires d'exercice inéquitables) et devra prochainement faire évoluer encore la législation pour trancher le débat entre une segmentation claire de l'offre proposée aux clients : taxis, VTC et LOTI ou, au contraire, une tentative d'harmonisation de l'offre T3P (transport public de personnes privées) plus favorable à la dérégulation du secteur » conclût Marc Szperling, le Commissaire général du salon depuis sa création en 1998.
La réponse à la prochaine édition fin janvier 2019, toujours à la Porte de Versailles.
Pour visionner les conférences et pour plus d'informations sur le Salon des Taxis : www.salondestaxis.com - Facebook - Twitter