Batteries VE : pour une filière européenne (Le Maire)

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé mardi les industriels européens à faire "converger" leurs efforts en matière de batteries automobiles électriques, jugeant nécessaire de défendre la "souveraineté technologique" de l'Union européenne face à la concurrence de la Chine.

"L'idée de faire une filière de l'industrie automobile électrique avec des composants uniquement asiatiques, ça n'a aucun sens", a déclaré M. Le Maire lors d'une rencontre avec des responsables de PME du secteur automobile, au Mondial de l'auto de Paris.

"On doit être indépendant du point de vue technologique" et "bâtir notre propre filière" de batteries électriques, a ajouté le ministre, en regrettant le manque de coordination des politiques industrielles européennes sur ce point.

"L'Allemagne s'engage dans un grand projet sur les batteries électriques, ils vont investir environ six milliards là-dessus (...) Moi j'aimerais qu'on n'ait pas l'Allemagne d'un côté, la France de l'autre, chacune en train de développer des programmes de batteries électriques sans qu'on soit capable à un moment donné de converger", a insisté Bruno Le Maire.

"Il faut que l'Allemagne puisse travailler main dans la main avec nous là-dessus, parce que sinon, on risque fort d'être obligés de se fournir en batteries chinoises sur étagère", a poursuivi le locataire de Bercy.

Le retard des pays européens dans le secteur des batteries est régulièrement relevé par les acteurs du secteur automobile.

Fin septembre, le président de la Plate-forme automobile (PFA) Luc Chatel avait ainsi évoqué "le risque d'un déplacement d'une partie très significative de la chaîne de valeur vers l'Asie" en l'absence d'efforts européens pour "travailler sur une nouvelle génération de batteries".

Les batteries représentent 40% du coût d'une voiture électrique et "sont aujourd'hui un monopole asiatique des Coréens, des Chinois et des Japonais", avait reconnu de son côté le président du directoire de PSA Carlos Tavares. Il faut "créer un champion européen de la batterie", avait-il insisté.

Interrogé par des journalistes sur le retard pris par l'Europe en la matière, Bruno Le Maire a estimé mardi qu'il n'était "absolument pas trop tard pour réussir cette transformation".

"Sur le lithium ion liquide, de toute façon la partie est perdue, ce sont les Chinois qui maîtrisent" la technologie. "Mais sur le lithium ion solide (une autre technologie, NDLR), on garde encore des perspectives", a-t-il insisté.

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