Batteries : Solvay annonce un projet d'usine géante aux Etats-Unis

Le groupe chimique belge Solvay a de nouveau relevé jeudi ses prévisions de rentabilité pour 2022 et dévoilé un projet d'usine géante aux Etats-Unis pour produire un composant de batteries électriques automobiles.

Solvay a annoncé s'associer au géant pétrochimique mexicain Orbia pour construire aux Etats-Unis le plus grand site de production de PVDF (polymère fluoré thermoplastique) d'Amérique du Nord -- un composant crucial utilisé comme liant et revêtement dans les batteries lithium-ion pour automobiles, secteur en plein boom.

L'investissement total, évalué à 850 millions de dollars, devrait être financé en partie par une subvention de 178 millions accordée par le Département américain de l'énergie à Solvay, selon le communiqué, à l'heure où Washington s'efforce de réduire la dépendance de la première économies mondiale aux fabricants asiatiques de batteries.

Avec l'objectif de contribuer à établir "une infrastructure de batteries compétitive aux États-Unis", le site Solvay-Orbia, constitué de deux usines pilotées respectivement par les deux groupes, devrait être pleinement opérationnel d'ici 2026.

Parallèlement à cette annonce, Solvay a indiqué jeudi qu'il tablait désormais sur une croissance d'"environ 28%" sur l'année de son excédent brut d'exploitation (Ebitda), très au dessus de la progression évaluée jusqu'ici "dans une fourchette entre 14% et 18%".

D'autre part, les flux de trésorerie libres ("free cash flow") pour 2022 sont à présent attendus "environ 1 milliard d'euros", contre 750 millions d'euros précédemment, a précisé le groupe dans un communiqué.

Ce relèvement des prévisions annuelles reflète sa robuste performance du 3e trimestre: sur la période juillet-septembre, Solvay a vu son chiffre d'affaires bondir de 40,3% sur un an, à 3,6 milliards d'euros, essentiellement grâce à une hausse des tarifs, puisque les volumes vendus ont eux peu changé.

À périmètre et taux de change constants, la hausse des revenus atteint 29,5%.

De son côté, le bénéfice net de cette période juillet-septembre s'est envolé de 86,1% sur un an, à 509 millions d'euros.

L'Ebitda a également atteint un niveau record, à 917 millions d'euros, soit une hausse de 53,2% sur un an, le renchérissement des prix de vente pratiqué par l'entreprise compensant l'envolée inflationniste de ses coûts de production.

Le groupe belge, qui compte 21.000 employés dans 63 pays, a annoncé en mars un projet de scission en deux entreprises, distinctes et cotées en Bourse, au second semestre 2023. L'une serait spécialisée dans la chimie essentielle, avec des clients notamment dans le bâtiment ou l'automobile, l'autre comprendrait les activités dans la chimie de spécialité.

Sur l'année 2021, le chimiste belge, qui s'est bien remis de la pandémie de Covid-19, avait enregistré un bénéfice net annuel en forte hausse de 68,3% à 1,04 milliard d'euros.

© 2022AFP