BASF parie sur la Chine pour stimuler sa croissance

Le géant allemand de la chimie BASF a annoncé mardi vouloir mettre un fort accent sur la Chine, tablant sur une croissance soutenue de la deuxième économie mondiale pour accroître ses bénéfices à l'avenir.

Le groupe de Ludwigshafen envisage d'agrandir un site existant à Nanjing, dans l'est du pays, et de construire en même temps une nouvelle usine de produit chimiques de taille à Zhanjiang, une ville portuaire méridionale, afin de tirer profit des velléités chinoises de détenir environ 50% du marché mondial des produits chimiques d'ici 2030.

"Nous voulons générer de la croissance là où celle-ci se produit en ce moment", a déclaré Martin Brudermüller, le patron de BASF, devant la presse.

Après avoir investi environ 11 milliards d'euros à Nanjing, le groupe compte en dépenser quelque 10 milliards de plus pour son nouveau site, a-t-il ajouté.

BASF est "la seule société chimique occidentale à occuper ce type de position en Chine", selon lui.

Outre ses investissements en Asie, le groupe veut simplifier ses opérations en interne et développer des produits "sur mesure" pour ses clients, en les basant sur des fonctions de recherche et développement plus réactives.

L'objectif est de parvenir à augmenter l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) hors éléments exceptionnels en moyenne de 3 à 5% par an d'ici 2030.

Les marges du groupe ont reculé dans un contexte international défavorable, entre le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine et des désorganisations chez ses clients du secteur automobile liés à l'entrée en vigueur de nouvelles normes antipollution WLTP.

BASF a également subi la sécheresse et le niveau historiquement bas du Rhin, qui a "restreint la production et fait gonfler les coûts de transport", selon le patron de BASF.

Tout en augmentant sa production, le groupe compte stabiliser ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) jusqu'en 2030, un objectif "très ambitieux" selon son patron.

À l'avenir, il y a "certaines choses que nous ne ferons plus si les émissions de CO2 sont trop élevées", a-t-il ajouté.

BASF veut par ailleurs davantage recourir aux plastiques recyclés en tant que matière première et porter les ventes de produits censés apporter une "contribution substantielle en matière de développement durable" à 22 milliards d'euros par an d'ici 2025.

Les actionnaires profiteront de cette expansion car le groupe compte augmenter chaque année le dividende par action jusqu'en 2030.

Néanmoins, le marché sanctionnait le titre BASF mardi, le cours cédant 2,39% à 67,37 euros en fin de matinée à Francfort, sur fond d'indice Dax en repli de 0,89%.

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