B. Le Maire promet de négocier des commandes pour GM&S

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est engagé vendredi à déployer "tous les efforts nécessaires pour garantir l'accroissement des commandes" des constructeurs automobiles clients de l'équipementier en difficulté GM&S, menacé de liquidation judiciaire, selon un communiqué de Bercy.

M. Le Maire, qui s'est entretenu avec les syndicats de GM&S à Bercy vendredi après-midi, a prévu de les informer de l'issue de ses discussions avec les constructeurs d'ici la décision du tribunal de commerce de Poitiers le 23 mai sur l'avenir du site de La Souterraine (Creuse), qui emploie environ 280 salariés.

Le ministre "va contacter Carlos Tavares et Carlos Ghosn (dirigeants respectifs de PSA et Renault, NDLR) ce week-end pour essayer de faire évoluer la situation, éviter une liquidation mardi prochain", a précisé Vincent Labrousse, délégué CGT, à l'issue de la rencontre.

Le syndicat, qui cite les sociétés GMD et Magneto comme repreneurs potentiels, "souhaite que le tribunal de commerce demande une prolongation de la période d'observation pour permettre d'ouvrir les discussions" officiellement avec les deux constructeurs.

L'usine est occupée depuis plus d'une semaine par les salariés qui affirment l'avoir "piégée" avec des bonbonnes de gaz. Alors que l'entreprise est en redressement judiciaire depuis décembre, ils font pression sur PSA et Renault pour qu'ils s'engagent sur un volume de commandes suffisant et l'affectation de nouveaux marchés.

M. Le Maire a prévenu que la pérennité de l'activité du site "devra également s'accompagner d'une adaptation de l'entreprise aux conditions et standards de concurrence", selon le communiqué.

"Les salariés sont bien positionnés" par rapport à la concurrence, notamment en matière de salaires, a répliqué M. Labrousse. Après "il y a toujours possibilité de faire mieux, par exemple (avec) des investissements massifs" pour moderniser l'usine, a-t-il ajouté.

Mardi, le patron du Medef Pierre Gattaz avait aussi laissé entendre qu'une mauvaise gestion pouvait avoir mis l'entreprise en difficulté.

"Une usine qui ferme (...) c'est le fruit de quelques années de mauvaise stratégie et sans doute d'un environnement social, fiscal trop compliqué", avait-il expliqué.

GM&S est le deuxième employeur privé de la Creuse.

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