Avant le mariage PSA-Fiat, d'autres rapprochements dans l'auto européenne

Avant le mariage entre PSA et Fiat Chrysler, qui doit être validé lundi par les actionnaires des deux groupes, le secteur automobile européen a vécu plusieurs grands rapprochements, réussis ou ratés, depuis 20 ans.

Renault-Nissan, alliance ébranlée

En 1999, le Français Renault fait coup double en acquérant 36,8% du capital du Japonais Nissan au bord de la faillite, puis en mettant la main sur la marque roumaine Dacia, qui s'est imposée depuis comme une référence sur le segment low cost.

Nissan est redressé sous la houlette du PDG de Renault Carlos Ghosn, qui prend la tête de l'ensemble en 2005. L'alliance prend également le contrôle à partir de 2012 du Russe Avtovaz, le fabricant de la célèbre Lada.

En 2017, Renault détient 43% de Nissan qui possède lui 15% du groupe français. L'alliance s'enrichit de Mitsubishi. En 2018, Renault-Nissan-Mitsubishi est le numéro un du marché automobile mondial, dépassé ensuite par Toyota.

Mais l'alliance est ébranlée en 2019 par l'éviction de Carlos Ghosn, inculpé au Japon pour des malversations financières présumées. Le scandale n'empêche pas les partenaires d'annoncer début 2020 une nouvelle stratégie mondiale selon laquelle chaque marque doit se développer en priorité sur certaines gammes, technologies et zones géographiques.

 

Fiat-Renault, mariage avorté

Annoncé en fanfare en mai 2019, un projet de mariage de Fiat Chrysler avec Renault avorte brutalement un mois plus tard. Le groupe italo-américain jette l'éponge faute d'un engagement du Français, freiné par l'Etat français actionnaire.

La méga-fusion devait créer le numéro 3 mondial de l'automobile, voire numéro 1 devant les rivaux Toyota et Volkswagen en agrégeant les ventes des alliés japonais Nissan et Mitsubishi.

"Pour Fiat, une alliance avec PSA est finalement plus intéressante que celle envisagée auparavant avec Renault", déclare à l'AFP Giuseppe Berta, professeur à l'université Bocconi de Milan et spécialiste de Fiat. "Le dossier Renault était plus compliqué, en raison du rôle important qu'y joue l'Etat français comme actionnaire de ce groupe. L'Etat français est également actionnaire de PSA, mais le lien est moins fort".

 

Fiat, deux aventures américaines

A la fin des années 1990, le groupe Fiat, contrôlé par la famille Agnelli, va mal et se cherche un allié. L'alliance est scellée début 2000 avec General Motors, qui prend 20% de la banche auto du groupe italien.

Mais le numéro un américain craint d'être contraint à racheter la totalité de Fiat Auto, à la santé encore précaire, et préfère mettre fin à l'union en 2005, en déboursant 1,55 milliard d'euros au profit de Fiat.

Renversement des rôles en 2009: Fiat va beaucoup mieux et, par l'entremise de Barack Obama, alors président des Etats-Unis, met la main sur le constructeur de moyenne gamme américain Chrysler, alors mal en point.

En 2014, Fiat qui détenait jusque là 58,5% de Chrysler, monte à 100% du capital, pour 4,35 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros). Le groupe se rebaptise Fiat Chrysler Automobiles (FCA).

 

Daimler Chrysler, histoire d'un échec

Bien avant de fusionner avec Fiat puis Peugeot, Chrysler s'était marié en grande pompe en 1998 avec Daimler-Benz, symbole du savoir-faire allemand avec sa marque Mercedes.

La fusion est alors annoncée d'égal à égal. Mais le groupe allemand apporte en dot 36 milliards de dollars et prend les rênes de l'attelage.

En 2005, l'initiateur allemand de la fusion, Jürgen Schrempp, quitte le groupe. Son successeur Dieter Zetsche se prononce en février 2007 pour un divorce, acté trois mois plus tard: 80,1% de Chrysler sont cédés au fonds d'investissement américain Cerberus pour 5,5 milliards d'euros. Le groupe allemand redevient Daimler.

 

Volvo, de main en main

Fleuron de l'automobile suédoise, la branche auto du groupe Volvo est rachetée pour 6,45 milliards de dollars en 1999 par le plus rentable des groupes automobiles de l'époque, l'Américain Ford.

Quelques années plus tard, la concurrence japonaise, la flambée du pétrole et l'envolée des prix de l'acier se conjuguent contre le géant fondé en 1903.

Décision est prise en décembre 2008 de céder la marque suédoise. Ce sera chose faite en 2010, au groupe chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars.

Volvo Cars redresse ensuite spectaculairement ses comptes et son image de marque, développe sa marque électrique Polestar et lance avec Geely son offre de voiture connectée Lynk & Co. Volvo et Geely ont annoncé début 2020 leur intention de fusionner.

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